Le vicaire apostolique pour l’Arabie du Sud, Mgr Paul Hinder, a dénoncé une «situation terrible» après le bombardement d’un bus, qui a provoqué la mort d’au moins 43 personnes dont une trentaine d’enfants.
Un raid aérien, attribué à la coalition militaire conduite par l’Arabie Saoudite a frappé le 9 août 2018 un bus tuant 43 personnes et causant plus de 60 blessés. De nombreux enfants figureraient parmi les victimes. Mgr Paul Hinder, vicaire apostolique d’Arabie du Sud dont la juridiction s’étend sur l’Émirats Arabes Unis, Oman et Yémen a avoué son impuissance et dénoncé une escalade guerrière dans laquelle «toutes les règles ont sauté». Indigné, l’homme de Dieu a déclaré que «Quel que soit le responsable de ces massacres, il s’agit d’un irresponsable qui agit en violation de toute règle, même basique, dans un contexte de guerre».
De son coté, l’Arabie Saoudite, auteur du raid, l’a qualifié de légitime prétendant l’avoir mené en riposte aux attaques des rebelles houthis, des chiites liés à l’Iran. Dans l’attente d’un nouveau round de négociations incertain prévu le 06 septembre prochain à Genève sous l’égide des Nations Unies, la situation militaire et sécuritaire continue de se dégradée sur le terrain.
Il faut rappeler que la guerre au Yémen constitue une des pires catastrophes humanitaires du XXI ème ayant déjà rendu plus de 20 millions de personnes dépendant d’aides humanitaires, ayant causé 17,8 millions de personnes souffrant d’insécurité alimentaire et 16,4 millions privés d'accès aux services de santé. Selon les chiffres de l’OMS, la guerre au Yémen aurait déjà fait 10.000 morts et 55.000 blessés, mais ces chiffres sont probablement bien en-dessous de la réalité, si l’on tient compte de la surmortalité engendrée par l’effondrement de l’État et des institutions.
Alors que cette guerre semble peu présente dans les agendas internationaux, Mgr Hinder remercie le Pape François pour ses nombreux appels en faveur de la population yéménite, en espérant qu’ils puissent porter des fruits.
(cath.ch/vaticannews/pp)