Le retour des réfugiés Rohingyas au Myanmar est pour l’heure improbable affirme, le 1er juillet 2018, la Caritas Bangladesh. 900.000 réfugiés se trouvent actuellement au Bangladesh dans une situation critique alors que s'annonce la saison des cyclones.
"Le Bangladesh continue à gérer une crise humanitaire massive. Depuis le mois d’août 2017, au Myanmar, les Rohingyas ont été victimes d’une extrême violence: homicides, viols et destruction de villages, qui a causé un exode massif de réfugiés", rappelle à l’Agence Fides Shiba Maria D'Rozario, la directrice de la communication de la Caritas Bangladesh.
"Plus de 688’000 Rohingyas ont fui la province de Rakhine, à l’ouest du pays, portant ainsi le nombre total des réfugiés au Bangladesh à 900.000. Ils ont besoin d’abris, de nourriture, d’eau potable, de protection et de sécurité pour les enfants". Shiba Maria D'Rozario estime leur retour au Myanmar improbable à court terme. Notamment parce que de nombreux réfugiés craignent pour leur sécurité, explique-t-elle.
Caritas Bangladesh travaille actuellement avec Caritas Internationalis et des partenaires tels que le Catholic Relief Service (CRS) pour fournir soutien et solidarité à 265.000 personnes. Caritas a ainsi construit 7.540 abris pour des familles de réfugiés avec le soutien d’artisans locaux et en a amélioré 5.800 autres. Elle a construit plus de 2.000 WC et installé 2.400 puits munis de pompes à énergie solaire.
Les sites sur lesquels se trouvent les réfugiés au Bangladesh, dans la zone frontalière, ont augmenté en taille rapidement, créant des zones extrêmement congestionnées, vulnérables face aux inondations et aux glissements de terrain. Les risques sont particulièrement élevés avec l’arrivée de la saison des cyclones.
Les Rohingyas constituent une minorité musulmane au Myanmar qui subit des discriminations et une pauvreté extrême depuis des décennies. Depuis 1982 et l’adoption d’une nouvelle loi sur la citoyenneté par la junte militaire, les Rohingyas ne font pas partie des 135 ethnies reconnues officiellement par l’Etat birman. A ce titre, ils sont privés de la nationalité birmane, ce qui les rend de facto apatrides.
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