Le patriarcat latin de Jérusalem rejette la nouvelle Loi fondamentale israélienne


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Le patriarcat latin de Jérusalem rejette la nouvelle Loi fondamentale israélienne
Par Christophe Herinckx
Journaliste de CathoBel
Publié le - Modifié le
2 min

En Israël, la nouvelle Loi fondamentale sur l’Etat-nation est "source de grande inquiétude": dans un communiqué à la tonalité très ferme, le patriarcat latin de Jérusalem fustige ce texte législatif approuvée le 19 juillet dernier par la Knesset, la qualifiant d’"exclusive", "politisée" et "discriminatoire".

La nouvelle Loi fondamentale israélienne, qui définit Israël comme Etat-nation du peuple juif, "néglige de garantir constitutionnellement les droits des populations locales et des autres minorités qui vivent dans le pays", selon le communiqué publié par le patriarcat latin de Jérusalem ce lundi 30 juillet. La minorité arabe israélienne - qui représente 20% de la population - n’est en effet pas mentionnée dans ce nouveau texte législatif.

Par ailleurs, la langue arabe n’est plus considérée comme "langue officielle" et se voit promettre un "statut spécial" qui n'est pas encore clairement défini. "Il est inconcevable qu’une loi à valeur constitutionnelle ignore un segment entier de la population comme si ces membres n’avaient jamais existé", dit le patriarcat latin, se joignant ainsi aux nombreuses protestations suscitées par la promulgation de cette nouvelle Loi fondamentale. C’est un "signal sans équivoque qui est envoyé aux Palestiniens citoyens d’Israël, à savoir qu’ils ne seraient pas chez eux dans ce pays", estime encore le communiqué.

Pour le patriarcat latin, ce texte contrevient à la résolution 181 de l’Assemblée générale des Nations unies, mais aussi à la déclaration d’indépendance d’Israël, dans laquelle les pères fondateurs s’engageaient solennellement à favoriser le bien de tous les habitants de l’Etat, juifs et arabes, et à garantir à tous une égalité de droits politiques et sociaux, sans discrimination de sexe, d’origine ou de religion.

Or, la présente loi "affirme qu’il n’y a pas égalité de droits entre juifs et arabes, et refuse de reconnaître l’existence même de ces derniers", assène le patriarcat. Or, "tout Etat comportant en son sein de grandes minorités a le devoir de reconnaître leurs droits collectifs et de reconnaître la préservation de leur identité collective, incluant leurs traditions religieuses, ethniques et sociales".

Les citoyens chrétiens d’Israël ainsi que les communautés non-juives qui y résident partagent les mêmes inquiétudes, conclut le communiqué, qui en appelle à tous les citoyens "qui croient encore au concept fondamental d’égalité entre citoyens de la même nation", à manifester leur opposition à cette loi et "à avertir des dangers qui en émanent pour le futur de ce pays".

Source: Vatican News

Catégorie : International

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