La Congrégation pour les Instituts de Vie Consacrée et les Sociétés de Vie apostolique a publié ce mercredi 4 juillet un document pour encadrer la mission des vierges consacrées. Dans le monde, environ 5000 femmes vivent actuellement cette vocation, dans des diocèses répartis sur les cinq continents.
«Les vierges consacrées sont l’image de l’Église épouse du Christ» : c’est en reprenant ces termes du décret de 1970 que le cardinal Joao Braz de Aviz, préfet du dicastère en charge de la vie consacrée, présente cette nouvelle instruction qui actualise l’encadrement de cette mission spécifique et originale, qui permet à des femmes de recevoir une consécration de la part de leur évêque diocésain tout en demeurant dans leur contexte de vie, et non plus nécessairement en intégrant une communauté monastique. En rétablissant cette possibilité après le Concile Vatican II, Paul VI entendait en fait renouer avec la pratique des communautés chrétiennes des premiers siècles, dont les femmes ayant fait le choix de la virginité furent des piliers, avant qu’au début du Moyen-Âge le développement du monachisme ne mène à la désuétude de ce style de vie consacrée.
L’instruction qui vient d’être publiée ce 4 juillet est «le premier document du Siège apostolique qui approfondit la physionomie et la discipline de cette forme de vie». Les vierges consacrées sont présentes sur tous les continents, dans de nombreux diocèses, et offrent leur propre témoignage de vie dans tous les domaines de la société et de l’Église. Par ce document, le dicastère offre aussi des réponses aux questions posées notamment durant l’Année de la Vie consacrée sur la vocation et le témoignage des vierges consacrées, leur présence dans l’Église universelle, ainsi que leur formation et leur discernement vocationnel, qui relève, comme pour les séminaristes, de la responsabilité des évêques.
Le cardinal brésilien annonce également l’organisation d’une rencontre mondiale des vierges consacrées autour du Pape en 2020 à Rome, pour fêter le 50e anniversaire du rétablissement de leur rite de consécration.
Dans une note explicative, le secrétaire du dicastère, Mgr José Rodriguez Carballo, explique que ce document est le fruit d’un long processus «synodal» qui a impliqué de nombreux évêques, des experts, et, bien sûr, de nombreuses vierges consacrées qui souhaitaient que le Vatican donne des orientations pour mieux encadrer leur vocation et leur apostolat.
Epouse du Christ
Mgr Carballo rappelle que le Nouveau Testament évoquait déjà cette vocation particulière. Les Pères de l’Église attribuant à ces femmes le titre «d’épouse du Christ». Nombre d’entre elles subirent le martyre, ce qui a contribué à susciter estime et considération pour les vierges consacrées, souvent entourées d’une aura de sainteté. Mais par la suite, à partir du Moyen-Âge, l’évolution culturelle et religieuse a mené à une identification progressive de la vie consacrée féminine au monachisme contemplatif. À quelques exceptions près, les vierges consacrées devinrent donc progressivement des moniales. La réapparition de cette forme de vie consacrée en 1970 ne fut donc pas une nouveauté en soi, mais plutôt un retour à une pratique courante dans le christianisme des origines.
Mgr Carballo affirme que cette forme de vie n’est pas «un anachronisme» mais au contraire «un acte de confiance dans l’action de l’Esprit» et «une vraie voie de sanctification, fascinante et exigeante». Il ajoute ensuite que cette vocation est essentielle «pour la compréhension et la valorisation de la présence des femmes dans le peuple de Dieu» mais aussi pour approfondir «la conscience que l’Église a d’elle-même comme Épouse du Christ, peuple de Dieu qui chemine dans l’histoire vers l’accomplissement eschatologique».
Discernement et engagement
Une candidate ne peut pas entamer son année de discernement avant l’âge de 18 ans, et ne peut ordinairement être consacrée avant 25 ans. Elle ne doit jamais avoir été mariée ni avoir vécu publiquement dans un état contraire à la chasteté. De même, entre la demande d’admission et la consécration doit se dérouler une période de discernement de deux ou trois ans, pour lui permettre de mûrir sa décision.
Durant la cérémonie de consécration, la Vierge consacrée exprime le sanctum propositum, c’est-à-dire la ferme et définitive volonté de persévérer pour toute la vie dans la chasteté parfaite et dans le service de Dieu et de l’Eglise. Cette volonté est ensuite accueillie et confirmée par l’évêque au cours de la prière solennelle. Par celle-ci, il invoque et obtient pour la nouvelle consacrée l’onction spirituelle qui établit le lien sponsal avec le Christ.
Dans leur façon de s’habiller enfin, les Vierges consacrées doivent conserver les habitudes de leur milieu avec sobriété. Sauf exception, elles portent l’anneau reçu durant le rite de consécration.
S.D. d’après Cyprien Viet – Vatican News et cath.ch