"Nous invitons explicitement les mouvements de jeunesse de l’Église catholique romaine à participer à la préparation de la prochaine assemblée générale de la Conférence des Églises européennes comme nous avons préparé ensemble celle-ci", a lancé Rasmus Tillander au nom des jeunes réunis trois jours avant l’assemblée générale de la Conference of European Churces ou CEC qui vient de se terminer à Novi Sad en Serbie.
Pendant une bonne semaine, un demi-millier de représentants des Églises-membres de la Conference of European Churches se sont réunis à Novi Sad au nord de la Serbie pour leur assemblée générale quinquennale placée sous le thème "Vous serez mes témoins". La Conférence des Églises européennes réunit plus de 115 Églises orthodoxes, anglicanes, protestantes et vieilles-catholiques de tous les pays du continent européen, ainsi qu’une quarantaine de conseils nationaux d’Église ou d’organisations œcuméniques. Mais l’Église catholique ne fait pas partie de ce réseau, bien qu’il y ait évidemment plusieurs partenariats bilatéraux. L’assemblée générale qui s'est tenue à Novi Sad a été suivie par différentes observateurs dont les secrétaires généraux de la Commission des épiscopats de la Communauté européenne (Comece) et du Conseil des conférences épiscopales européennes (CCEE).
Le choix de tenir cette assemblée dans la capitale de la région de la Voïvodine, au nord de la Serbie, n’est pas anodin. La région forme le pont entre les Balkans et l'orthodoxie d’une part et l’Europe centrale catholique et protestante d’autre part. Mais le frontières ne sont pas strictes. À Novi Sad par exemple, des minorités hongroises et croates célèbrent la messe dominicale dans une église catholique, tandis que les Serbes orthodoxes célèbrent l’office dans leur cathédrale un peu plus loin. "Une dizaines de jeunes de la minorité croate en Serbie et une dizaine de jeunes de la minorité serbe en Croatie se sont rencontrés en préparant cette assemblée et ont constaté que leurs ressentis par rapport à la discrimination des minorités étaient des copiés-collés", disait Mgr Porifije Perić, métropolite serbo-orthodoxe de Zagreb en Croatie et de Ljubjana en Slovénie.
Des rencontres œcuméniques comme celle de Novi Sad changent les gens. À Novi Sad, un groupe local de serbo-croates a préparé l’organisation de cette assemblée pendant toute une année. Avant l’assemblée, le groupe s’est retrouvé durant trois jours de réflexion avec d’autres jeunes anglicans, orthodoxes et protestants venant des quatre coins de l’Europe. L’entente entre ces jeunes était remarquable. A la fin de l’assemblée générale, ils ont adressé aux Églises-membres de la CEC quelques recommandations concrètes. Les jeunes plaident entre autres pour un dialogue interreligieux intensifié et veulent aussi dialoguer avec des jeunes catholiques. Ils ont également insisté pour que la CEC poursuive son action contre l’injustice en Europe, pour une politique migratoire plus humaine et pour une lutte intensifiée contre la changement climatique.
Benoit Lannoo