C’est officiel : la Belgique vient d’être élue membre non permanent du Conseil de Sécurité de l’ONU pour une période de deux ans, de 2019 à 2020. Pour le Conseil consultatif sur la cohérence des politiques en faveur du développement (CCPD-ABCO), la Belgique doit saisir cette opportunité de se montrer à la hauteur de ses nouvelles responsabilités.
Pour différentes organisations, cette responsabilité implique d’abord de rectifier la position de la Belgique par rapport à la ventes d’armes à l’Arabie saoudite et aux implications dans la guerre au Yémen. Le Conseil consultatif sur la cohérence des politiques en faveur du développement (CCPD-ABCO) vient d’adopter un avis sur ce sujet. Le Conseil a été institué en 2014 en vertu de la loi du 19 mars 2013 sur la coopération au développement afin de faire des recommandations au Ministre chargé de la coopération au développement.
Le Conseil de sécurité de l'ONU est l'organe des Nations Unies qui a la responsabilité principale du maintien de la paix et de la sécurité internationales (art. 24 de la Charte des Nations unies). Il est composé de 5 membres permanents (Chine, Etats-Unis, Russie, France et Royaume-Uni) et de 10 membres non permanents. L’un de ces derniers sera désormais la Belgique, pour une période de deux ans, de 2019 à 2020.
Selon la Charte des Nations unies, les pays sont élus en tant que membres non permanents en prenant compte de leur contribution au maintien de la paix et de la sécurité au niveau mondial. Dorénavant, la Belgique devra donc être exemplaire en matière de paix et de sécurité internationales.
Cependant, selon le dernier avis du Conseil consultatif sur la cohérence des politiques en faveur du développement, notre pays continue de vendre des armes à l’Arabie saoudite. Or, ces armes sont elles-mêmes utilisées dans la guerre civile au Yémen qui dure depuis 2014. Comme le disait le Ministre de la Coopération au développement Alexander De Croo, "on ne peut pas essayer de sauver des vies humaines et, dans le même temps, livrer des armes"[1].
Le moment est donc opportun pour la Belgique de rectifier sa position à ce sujet. Le Conseil consultatif appelle notamment les entités fédérées à instaurer un embargo pour raisons humanitaires sur les ventes d’armes à l’Arabie saoudite et aux autres pays impliqués dans le conflit au Yémen ; à garantir un contrôle plus rapide et transparent sur les exportations d’armes ; et à instaurer un mécanisme de contrôle de l’utilisation des armes exportées. En tant qu’Etat membre de l’UE et nouveau membre non permanent du Conseil de Sécurité de l’ONU, la Belgique devrait aussi promouvoir l’instauration d’un embargo de l’Union européenne et des Nations Unies pour raisons humanitaires sur les ventes d’armes aux pays impliqués dans le conflit au Yémen, conformément au droit international.
La cohérence des politiques en faveur du développement s’en retrouverait renforcée tant au niveau belge que sur la scène européenne et internationale. La Belgique, elle, se rendrait plus digne de la responsabilité éminente qui lui est confiée.
Source: Communiqué CNCD-11.11.11