Coupe du monde en Russie: et les droits humains ?


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Coupe du monde en Russie: et les droits humains ?
Par Sophie Delhalle
Publié le - Modifié le
3 min

Si le sport peut parfois être synonyme de rapprochement diplomatique comme ce fut le cas lors des Jeux Olympiques co-organisés par les deux Corées (janvier 2018), il ne peut pas pour autant nous faire oublier les droits humains. C'est ce qu'ont voulu rappeler Amnesty International Belgique Francophone et Reporters Sans Frontières lors de deux actions choc, l'une à Bruxelles, l'autre à Paris.

Cela fait vingt ans que la Déclaration des Nations unies sur les défenseurs des droits de l’homme a été adoptée et, pourtant, être défenseur des droits humains en Russie reste une profession très dangereuse. Ces dernier-es sont poursuivis en justice sur la base de fausses accusations, sont vilipendés par les médias et les responsables gouvernementaux, sont victimes d’agressions et sont même parfois assassinés. Telle est en substance le message que veut mettre en avant Amnesty. Sur leur site, il dresse le portrait de trois défenseurs des droits humains: Oyoub Titiev risque 10 ans d’emprisonnement sur la base d’accusations forgées de toutes pièces de détention illégale de stupéfiants. Igor Nagavkin attend son procès sur la base d’accusations de vol forgées de toutes pièces. Igor Nagavkin avait également par le passé signalé avoir reçu des menaces des autorités en lien avec son travail sur la protection des droits des prisonniers et la lutte contre la corruption. En décembre 2017, le militant environnemental Andreï Roudomakha a été roué de coups à Krasnodar, dans le sud-ouest de la Russie alors qu'il revenait de l’inspection d’un site de construction illégale dans une zone forestière protégée sur les côtes de la Mer Noire, lié selon eux à des responsables de haut rang. Andreï Roudomakha et ses collègues continuent à recevoir des menaces. Toutes ces affaires se situent dans des régions accueillant la Coupe du monde de la FIFA 2018 et illustrent à quel point les persécutions à l’encontre des défenseurs sont répandues en Russie.

La coupe du monde, qui va accaparer l'attention des médias pendant la période estivale, est l’occasion de demander aux autorités russes de respecter la promesse, faite il y a 20 ans lorsque le pays a adopté la Déclaration des Nations unies sur les défenseurs des droits de l’homme, de soutenir et de protéger les personnes qui défendent les droits humains. Pour ce faire, Amnesty a lancé une pétition et organisé une démonstration devant l'ambassade de Russie, à Bruxelles (vidéo).

De son côté, RSF a également lancé une opération à la veille de la coupe du monde : un faux terrain de foot installé place de la République, sur lequel 7 journalistes russes emprisonnés sont posés dans la « surface de « répression ». Parce que pendant la coupe du monde, la répression continue envers les journalistes russes qui veulent travailler en toute indépendance et de manière critique face au gouvernement de Poutine.

A plus petite échelle et de manière moins médiatique, Achact absl voulait quant à elle alerter les consomm'acteurs de la problématique des maillots et chaussures fabriqués pour les Diables Rouges. L'asbl appelait les Liégeois à se rassembler place Saint Lambert lundi 11 juin pour défendre un salaire vital pour les travailleurs du textile et contribuer à un Mondial des Droits humains.

Sophie Delhalle


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