À l’occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse, Amnesty International Belgique francophone, soutenue par Reporters sans frontières, Front Line Defenders, l’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’homme (OMCT/FIDH) et Euromed Rights, vous invite à manifester devant l’ambassade d’Egypte le 3 mai de 10h à 11h, pour demander la libération sans condition de Shawkan et le respect de la liberté d’expression et d’information en Égypte.
Mahmoud Abu Zeid, alias Shawkan, est un photoreporter de 30 ans qui a été arrêté en 2013 lorsqu’il prenait des photos de la violente dispersion menée par les autorités d’une manifestation pour le président déchu Mohamed Morsi, à la place Rabaa al Adawiya au Caire. Des centaines de personnes sont décédées ce jour-là. Il est détenu sans procès depuis lors et il risque la peine de mort pour avoir mené à bien son travail.
Les libertés d’expression et d’information sont des droits fondamentaux. Cependant, selon Reporters sans frontières (RSF), plus de la moitié de la population mondiale n’a toujours pas accès à une information libre. Les journalistes sont parmi les premières victimes de la répression de ces libertés.
« La libération du discours de la haine menace la presse »

Le Moyen Orient reste la zone géographique la plus sensible pour la liberté de la presse et la vie des journalistes
Tel est le principal enseignement à retenir du classement mondial de la liberté de la presse 2018 effectué par Reporters sans frontières. Tel un spectre, la haine du journalisme menace les démocraties. « L’hostilité revendiquée envers les médias, encouragée par des responsables politiques et la volonté des régimes autoritaires d’exporter leur vision du journalisme menacent les démocraties » ont donc conclu les auteurs du rapport. Avec ce constat alarmant que l’hostilité des dirigeants politiques envers les médias n’est plus l’apanage des seuls pays autoritaires comme la Turquie ou l’Egypte. De plus en plus de chefs d’Etat démocratiquement élus voient la presse non plus comme un fondement essentiel de la démocratie, mais comme un adversaire pour lequel ils affichent ouvertement leur aversion. L’exemple le plus interpellant est celui du président Trump, adepte du “media-bashing” décomplexé, qui qualifie les reporters d’ »ennemis du peuple ». Les violences verbales des leaders politiques à l’encontre de la presse se sont multipliées aussi sur le continent européen, pourtant celui où la liberté de la presse est la mieux garantie. En République tchèque, le président Milos Zeman, s’est présenté, en octobre dernier, à une conférence de presse muni d’une kalachnikov factice sur laquelle était inscrite l’expression “pour les journalistes”. On rappellera aussi les récents assassinats des journalistes Jan Kuciak, en Slovaquie, qui enquêtait sur la corruption, et de Daphne Caruana Galizia morte dans l’explosion de sa voiture à Malte. A retenir également que la Norvège et la Corée du Nord conservent respectivement la première et dernière place dans ce classement 2018.
Plus d’informations sur le classement? Cliquez ici.
Pour la Manifestation #FreeShawkan
Infos pratiques:
Quand? le jeudi 3 mai 2018, de 10 à 11h
Où? Uruguaylaan, 19 à 1000 Bruxelles