La conférence des évêques congolais « félicite tous les compatriotes qui se sont mobilisés pacifiquement, refusant toute provocation à la violence » tout en regrettant, une fois de plus, « une répression violente des marches par les forces de l’ordre ».
A l’appel du Comité Laïc de Coordination (CLC), la conférence épiscopale nationale congolaise (CENCO) a publié un communiqué par la voie de par son secrétaire général, l’abbé Donatien Nshole, dans lequel elle dresse le bilan des manifestations oragnaisées à travers le pays pour demander le départ du président Joseph Kabila.
Sur les 149 marches pacifiques relevées par la CENCO, «66 ont été étouffées dans les enceintes des paroisses, 67 dispersées par balles et gaz lacrymogène et 16 n’ont pas connu d’entraves». Et à nouveau, les évêques du pays déplorent la «répression violente des marches par les forces de l’ordre quand bien même les manifestants n’avaient aucune arme et exerçaient pacifiquement leur droit» et «dénonce également l’instrumentalisation par certains partis politiques des jeunes gens pour torpiller de l’intérieur la marche des chrétiens en y introduisant la violence».
Il faut rappeler que la RDC interdit toute manifestation politique depuis les journées sanglantes de septembre 2016, quand les manifestants ont commencé à demander le départ du président Kabila à la fin de son deuxième et dernier mandat le 20 décembre 2016. Les deux précédentes marches organisées à l’appel du CLC avaient été réprimées les 31 décembre et 21 janvier, faisant au total une quinzaine de morts d’après l’Eglise et les Nations unies, deux selon les autorités. Pour le 25 février, le bilan dressé par les services du secrétariat général de la CENCO, fait état de deux morts par balles, de 32 blessés dont 13 par balles et de 76 interpellations sur l’ensemble du territoire.
«La CENCO félicite tous les compatriotes qui se sont mobilisés pacifiquement, refusant toute provocation à la violence, afin de faire entendre leur voix pour l’avènement d’un Etat réellement démocratique dans notre pays sans lequel il serait difficile de rêver le développement qui garantirait le bien-être du peuple congolais» écrit l’abbé Nshole. Et de conclure en rappelant que l’épiscopat du pays «n’a pas d’ambition politique, sa seule préoccupation est de contribuer au bien-être du Peuple congolais tout entier, à la sauvegarde et à la promotion de la dignité de la personne humaine, au respect de la vie, des libertés et des droits fondamentaux».
Vatican News