Depuis 2013, en France, un nouveau type de cours attire un grand nombre d’élèves: les MOOC. L’ULiège vient de lancer son premier MOOC avec pour thème: « La fabrique de l’aide internationale ». Un cours en ligne conçu comme un jeu de rôle pour faire comprendre les enjeux de la coopération internationale.
C’est quoi un MOOC?
Ces massive open online course, comme leur nom l’indique, sont des cours en ligne ouverts et massifs qui permettent à un très grand nombre de participants de se former à distance. Les participants aux cours, enseignants et élèves, sont donc dispersés géographiquement et communiquent uniquement par Internet. Les ressources éducatives libres (notion créée à l’initiative de l’UNESCO) sont accessibles en ligne sur un thème défini.
Les piliers d’un MOOC
Les technologies de l’information et de la communication sont aujourd’hui bien intégrées dans les programmes pédagogiques. Elles ont contribué à une certaine démocratisation de l’accès aux savoirs. Le MOOC pourrait être défini comme une vaste ressource ouverte. La formation en ligne est donc accessible gratuitement et sans discrimination. Le critère massif traduit l’accès à un large éventail de cours ainsi que la mobilisation d’un public très large.
La dimension de partage, d’échange et d’interaction est assurée par des outils internet. Le MOOC combine un ensemble de médias sociaux pour impliquer le participant aux activités pédagogiques et constituer une véritable communauté collaborative. Grâce à un forum, les participants au MOOC peuvent converser entre eux. Il permet aussi de se présenter à l’équipe pédagogique et aux autres bénéficiaires du cours. Le MOOC s’oriente alors vers une plate-forme collaborative de construction contextualisée des savoirs. Un MOOC est aussi une session de formation qui a une durée et une temporalité limitées.
Les équipes pédagogiques organisent différentes activités d’apprentissages pour fixer les objectifs de la formation selon une scénarisation. Des thématiques d’enseignements hebdomadaires sont proposées aux participants. En amont, ce pilotage permet de baliser le parcours d’apprentissage du bénéficiaire. Différents outils sont exploités pour harmoniser les enseignements et le numérique. D’une manière générale, les vidéos sont combinées à des contenus en ligne et un quiz valide chaque module hebdomadaire.
Construire un projet de loi
Par la mise en ligne de ce premier MOOC, l’ULiège propose aux participants de vivre une expérience inédite. Les deux coordinateurs du projet sont Gautier Pirotte, docteur en sociologie et titulaire de la chaire en socio-anthropologie du développement, et Véronique Fettweis, assistante au service de socio-anthropologie du développement de la Faculté des sciences sociales.
Chaque participant inscrit au MOOC se glisse dans la peau d’un député d’un pays imaginaire. Leur tâche sera de discuter et de voter un projet de loi pour définir la politique de coopération internationale de leur pays. Pour ce faire, ils disposeront de toute une série de ressources pédagogiques en ligne autour de la thématique. Eclairés par l’avis d’un panel d’experts belges et étrangers issus des milieux académiques, politiques, caritatifs, les députés pourront explorer les raisons qui nous poussent à aider les populations démunies et les différentes façons de le faire. Après ce parcours (comportant 6 modules hebdomadaires), chacun sera amené à se positionner et à débattre avec les autres députés pour défendre son point de vue. Chaque participant pourra évaluer sa compréhension des ressources mises à sa disposition par le biais d’exercices sous la forme de quiz. Il sera également invité à remplir un carnet de notes, utile pour évaluer ses croyances et sa vision de l’aide internationale. Viendra ensuite le temps du débat et du vote final.
Pour être tout à fait précis, deux parcours sont en fait proposés. Les députés curieux pourront suivre les six modules et participer aux discussions sans engagement ni contrainte. Les députés audacieux devront s’acquitter de frais d’inscription et rendre un rapport final de 4.000 mots afin de recevoir une certification officielle de l’ULiège.
Sophie Delhalle