Après les identités diverses composant la ruralité en 2008, le rapport entre agriculture, production alimentaire et consommation/teurs en 2010, le rapport de chacun à la terre en 2012, les urgences en 2014, l’entrée en résistances en 2016, « Il est temps! » donnera le ton à l’édition 2018 du festival du film sur la ruralité, A travers champs.
Du 1er au 30 mars, la 6ème édition de ce festival, unique en son genre en Belgique, rassemble encore plus de partenaires autour d’un même projet : faire découvrir, à travers le cinéma, les questions qui se posent aujourd’hui, dans nos régions mais aussi ailleurs dans le monde, aux consommateurs, producteurs, agriculteurs, citoyens, tout simplement.
Plus encore que lors des autres éditions, les films choisis permettront à un très large public, autant citadin que rural et néo-rural, de prendre la mesure de l’urgence de prendre en main,ensemble, ces questions et leurs solutions. Grâce et à cause de la mondialisation et de la globalisation, nous ne vivons plus dans une société ni dans une géographie aux frontières étanches entre les problématiques de la ville et de la campagne, entre les travailleurs de la terre et les usagers de la terre.
Le festival insiste donc sur un thème qui concernera le plus grand nombre : « Il est temps ! », dont on trouvera une déclinaison dans les films choisis. De même, la construction elle-même du festival, témoigne d’une volonté de travailler ensemble à faire émerger sur un large territoire ces problématiques. Et à montrer que des changements sont possibles, et déjà en cours, grâce à de nombreuses initiatives citoyennes, locales, qui cherchent à remettre le lien et la qualité au centre des exigences.
Le mois de mars sera donc l’occasion d’échanger, de découvrir, de partager, d’inventer… au fil d’unevingtaine de rendez-vous, de Rochefort, où aura lieu l’inauguration, à Hotton qui accueillera la clôture, en passant par Beauraing, Ciney, Dinant, Durbuy, Forzée, Houffalize, La Roche, Marche-en-Famenne, Nassogne, Saint-Hubert et Tenneville !
Plusieurs réalisateurs ont accepté de nous honorer de leur présence, en commençant par Jean-Pierre Dardenne, qui accompagnera le film Macadam Popcorn, un film qui fait l’état des lieux des salles de projection en France.

La situation des éleveurs évoquée dans le film « Petit paysan »
Les films aborderont des problématiques aussi diverses que le re-tissage du lien dans les villages (Agnès Varda, Visages Villages), la relation environnement/agriculture/humanité (La gueule du loup/ L’odeur de l’herbe coupée/L’intelligence des arbres/Une suite qui dérange: le temps de l’action, Pollen), la transition vers d’autres modes de production et de consommation (L’éveil de la permaculture, Food Coop), vers d’autres sources d’énergie (Ecovillages, Power to change), vers d’autres manières de travailler (Cuma si!, Tisseuses de rêves) et de vivre la problématique des semences (La guerre des graines, Quand le vent est au blé), la transmission – de la terre, des valeurs (Amama, Ce qui nous lie, Nature paysanne, Boli Bana, Le potager de mon grand-père). Les situations critiques de l’agriculture ne sont pas passées sous silence grâce à un film très puissant comme Petit Paysan. Sans oublier le film d’archives, mettant cette fois Henri Stork, cinéaste documentariste belge à l’honneur (Symphonie paysanne, hymne à la nature, à la terre et au travail de l’homme). On ne passera pas sous silence, bien sûr, quelques films permettant de se retrouver dans la détente, le plaisir: La vache et Ferdinand (dessin animé familial) en seront les meilleurs moments. Ni le film de clôture, Tout s’accélère, qui réinterrogera, de manière philosophique et pédagogique, le thème du festival 2018 : « Il est temps ! ». Mais de quoi donc ?
Une autre particularité du festival est la part active d’un groupe d’agriculteurs, dont certains sont partenaires de longue date du festival. Impliqués dans le visionnement des films, ils l’ont été également dans le choix, la production de commentaires subjectifs, au regard de leurs propres réalités. Ils sont ensuite les meilleurs relais vers leurs pairs, collègues, afin de les sensibiliser au message du festival : un festival construit avec eux, où leur parole et leur réalité, dans toute sa diversité, sont respectées, un festival qui ne parle pas sur ni pour eux !
Enfin, la dernière spécificité de ce festival est que les films sont entourés, alimentés de moments conviviaux, citoyens, festifs ! Paroles récoltées et restituées, repas, dégustations, spectacles, expositions, animations, ateliers, marchés, stands d’informations permettront et faciliteront l’expression des gens, le dialogue, le débat, et réanimeront, nous l’espérons, le lien, tel qu’il est sublimé dans le film d’ouverture d’Agnès Varda, Visages Villages.
Pour consulter la programmation complète, cliquer sur ce lien.
S.D.