Les Ministres des Affaires étrangères et de la Coopération au développement, Didier Reynders et Alexander De Croo, sont tous deux entendus ce mercredi 10 janvier 2018 par la Commission des relations extérieures à la Chambre, à propos de la situation en République Démocratique du Congo.
L’ONG Justice et Paix, ainsi que ses partenaires, demandent au gouvernement belge des mesures claires à l’égard du président congolais Joseph Kabila et de son entourage en raison de la situation électorale délétère et la répression meurtrière de ces derniers jours. Dans un communiqué Justice et Paix rappelle les événements survenus le 31 décembree dernier, date anniversaire de la signature de l’Accord de la Saint-Sylvestre en RDC, sous l’égide de l’Eglise catholique.
« Alors que des représentants de l’Eglise catholique en RD Congo ont annoncé que d’autres marches seraient organisées prochainement, le gouvernement congolais semble déterminé à poursuivre sa politique de répression massive », indique la Commission Justice & Paix. Elle estime donc primordial et urgent que les ministres belges des Affaires étrangères et de la Coopération au développement s’engagent formellement pour lutter contre toute entrave au bon déroulement du processus électoral, afin d’éviter l’enlisement de cette crise politique et la dégradation de la situation sécuritaire, humanitaire et socio-économique du pays.
Des actes concrets
Justice et Paix et ses partenaires demandent à nos ministres qu’ils accompagnent leurs déclarations récentes par des actes concrets, à savoir : réaffirmer leur soutien inconditionnel à la population congolaise quant à leur droit à manifester pacifiquement et réitérer la condamnation de la répression des récentes manifestations, les politiques d’intimidations et les arrestations des voix dissidentes ; appeler les autorités congolaises à conduire une enquête indépendante sur la répression violente des manifestations du 31 décembre 2017, ainsi que celles de septembre et décembre 2016 ; garder la situation de la RD Congo à l’agenda, en exigeant le respect par les autorités congolaises de l’échéancier du calendrier électoral ainsi que les dispositions de l’Accord de la Saint Sylvestre; demander expressément au Président J. Kabila de se prononcer sans ambiguïté sur son intention d’aller aux élections et de quitter le pouvoir et de s’engager à ne pas changer la Constitution ou organiser de référendum durant le processus électoral. Justice & Paix plaide aussi pour l’extension des sanctions européennes ciblées (gel des avoirs et interdiction de voyager) aux représentants des forces de sécurité, du gouvernement et de l’entourage proche du Président J. Kabila, responsables de graves violations des droits humains à travers l’ensemble du pays.
Enfin, l’ONG juge que nos ministres doivent partager leurs préoccupations auprès des autres Etats membres de l’Union européenne, tout particulièrement à l’égard de la France et de l’Espagne, et inciter ceux-ci à s’unir autour d’une position commune au sein de l’Union européenne pour accroitre la pression internationale sur les autorités congolaises.
J.J.D.