Dans un communiqué publié ce jeudi 11 janvier, les évêques de Belgique apportent leur soutien à leurs homologues de la Conférence épiscopale nationale du Congo. Ils appellent le gouvernement à défendre le respect des droits et libertés fondamentales.
Ce vendredi 12 janvier, une célébration à la mémoire des victimes des troubles récents. aura lieu en la cathédrale de Kinshasa. A la veille de celle-ci, les évêques belges ont publié un communiqué pour apporter leur soutien à leurs homologues congolais. Ils demandent avec insistance que "le respect des droits et libertés fondamentales de chaque être humain, puisse enfin aussi triompher au Congo".
"La situation politique en République Démocratique du Congo est extrêmement tendue. Les évêques congolais ont à plusieurs reprises appelé au respect des accords de la Saint-Sylvestre (ndlr: conclu le 31 décembre 2016) ces derniers mois, accords obtenus grâce à leur médiation, prévoyants des élections présidentielles en fin d’année 2017. Hélas, en vain", écrit la Conférence épiscopale belge.
Pour les évêques de Belgique, l’Eglise catholique du Congo est de plus en plus poursuivie par une partie des pouvoirs publics. Et de rappeler que selon les Nations Unies, cinq participants à une manifestation en faveur de la démocratie ont été tués par balles le 31 décembre dernier. Mais aussi que des célébrations eucharistiques ont été perturbées par des jets de gaz lacrymogène, des dizaines de paroisses ont été attaquées et pillées, de nombreux fidèles ont été spoliés et intimidés. "Le cardinal Laurent Monsengwo Pasinya (photo), archevêque de Kinshasa, parle dans un communiqué de situations barbares et condamne sévèrement ces événements", poursuivent-ils.
Les évêques appellent notre pays, l’Union européenne et toute la communauté internationale à s'engager sans tarder avec tous les moyens qui sont en leur possession, pour défendre le respect des droits et libertés fondamentales.
Révision de la coopération
Hier, mercredi 10 janvier, les ministres des Affaires étrangères Didier Reynders et de la Coopération au développement Alexander De Croo, sont intervenus à huis-clos devant la Commission des Relations extérieures de la Chambre pour exposer la politique belge à l’égard de la République démocratique du Congo (RDC). Les ministres se sont dit inquiets de la situation des droits de l’Homme dans le pays et de l’insécurité dans plusieurs provinces de la RDC. Comme les évêques, ils ont condamné l’intervention des forces de l’ordre le 31 décembre et appelé à l’ouverture d’une enquête indépendante.
Tant Didier Reynders qu'Alexander De Croo ont rappelé que seules des élections crédibles offrent une issue à la crise. Face aux besoins humanitaires croissants et compte tenu de la situation, les deux ministres ont annoncé une révision fondamentale de la coopération belge en faveur de la RDC. Concrètement, il a été décidé de mettre fin à une série d’interventions pour un montant total de 25 millions d’euros qui devaient être octroyées directement aux autorités congolaises. La Belgique souhaite cependant renforcer sa solidarité à l’égard de la population congolaise et affectera, pour cette raison, les moyens libérés au profit de l’aide humanitaire et d’autres initiatives répondant aux besoins les plus pressants de la population, ont précisé les ministres, ajoutant que la Belgique cherchera davantage de coopération directe avec des organisations non-gouvernementales.
Les ministres Reynders et De Croo ont néanmoins rappelé que notre pays reste engagé auprès de la République Démocratique du Congo et qu'il reste en contact avec toutes les parties.
J.J.D.