Le pape François a entamé lundi 15 janvier 2018 le plus long voyage de son pontificat, qui l'amènera du 15 au 21 janvier au Chili et au Pérou. Pour sa première visite pastorale de l'année, son 6e en Amérique du Sud, le pape mettra particulièrement l’accent sur les peuples indigènes.
Pour son 22e voyage apostolique, le pape François se rendra dans six villes différentes, où il prononcera neuf discours. Le pontife a décollé à 8h55 de l’aéroport de Rome-Fiumicino à bord du Boeing 777 d'Alitalia. Il doit franchir près de 12'000 kilomètres pour un vol de 13h30 minutes environ. Le pape François arrivera à Santiago, la capitale du Chili, vers 20h10 (UTC-3). Il y sera accueilli officiellement, avant de se rendre à la nonciature apostolique de la ville, où il dormira les trois nuits de son séjour au Chili.
Sur la route de la nonciature, le pontife ira se recueillir sur la tombe de Mgr Enrique Alvear (1916-1982), évêque auxiliaire de Santiago et 'évêque des pauvres', à la paroisse San Luis Beltrán de Pudahuel. Le lendemain 16 janvier sera consacré aux différentes rencontres avec les autorités politiques et civiles du pays, dont la présidente Michelle Bachelet. Puis le pape célébrera la messe au parc O’Higgins de Santiago.
Rencontre avec les peuples indigènes
Un des points saillants de son voyage sera la rencontre avec les peuples indigènes, a indiqué Greg Burke, directeur du Bureau de presse du Saint-Siège. En amont du synode sur l’Amazonie prévu pour 2019, le pontife aura ainsi l’occasion de préciser la notion de "théologie du peuple" à laquelle il est attaché. Deux villes sont concernées: Temuco, au Chili, le 17 janvier, où la thématique des Indiens Mapuches spoliés est à l'ordre du jour, et Puerto Maldonado, au Pérou le 19 janvier.
Les Mapuches, un peuple de confession catholique, mais avec une minorité protestante, sont dans le collimateur d'une partie de la presse chilienne, qui accuse les militants radicaux indigènes d'être à l'origine des récents incendies d’églises au Chili, à la veille de l’arrivée du pape. D'autres évoquent la piste de groupes "antisystème".
Le pontife devrait également s’exprimer sur l’environnement et les phénomènes climatiques. La veille de son départ, un séisme de magnitude 7,3 a frappé le sud du Pérou, faisant au moins deux morts et 65 blessés.
Visite aux victimes du sanglant dictateur
Enfin, le 18 janvier, le pape rencontrera après la messe à Iquique deux victimes de la féroce répression du général félon Augusto Pinochet au Chili, à la tête du coup d'Etat du 11 septembre 1973, qui a renversé le gouvernement du président Salvador Allende, élu démocratiquement. Selon les organisations de défense des droits de l'Homme, le régime militaire de Pinochet a assassiné et fait "disparaître" plus de 3'200 personnes, et torturé des dizaines de milliers d'autres.
Le 13 janvier au soir, le pape est allé confier son voyage à la Vierge Marie, à la basilique romaine de Sainte-Marie-Majeure. Avec 57 visites du souverain pontife, cette église est devenue la plus fréquentée par un successeur de Pierre. Lors de la prière de l’Angélus du 14 janvier, le pape a aussi demandé aux fidèles de prier pour lui lors de son voyage.
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