Pérou: les évêques inquiets pour la démocratie


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Pérou: les évêques inquiets pour la démocratie
Par Jean-Jacques Durré
Publié le - Modifié le
2 min

Alors que le président du Pérou, Pedro Pablo Kuczynski, pourrait être destitué pour corruption, la Conférence épiscopale péruvienne a déclaré que "lorsqu’il est question du bien du pays, il n’est pas possible de régir des intérêts particuliers".

Moins d’un mois avant la visite du pape François dans le pays, qui se déroulera du 18 au 21 janvier 2018, le Pérou traverse une grave crise politique. Elle pourrait entraîner la destitution prochaine de Pedro Pablo Kuczynski, soupçonné d’avoir reçu, entre 2004 et 2007, quelque 800.000 dollars US de la part de l’entreprise brésilienne de bâtiments et travaux publics Odebrecht, elle-même impliquée dans un énorme scandale de corruption en Amérique latine.

Renouer le dialogue

Dans un communiqué, la Conférence épiscopale péruvienne (CEP) a exprimé sa préoccupation. Les évêques ont regretté ainsi "un scénario devenu complexe et douloureux" pour le pays. Face à la crise, la CEP appelle l’ensemble de la classe politique du pays et surtout le Congrès de la République "à retrouver le chemin du dialogue et de la prudence, dans la vérité et la justice".

La Conférence épiscopale péruvienne assure également que "lorsqu’il s’agit du bien du Pérou, il n’est pas possible de régir des intérêts particuliers […] Notre patrie est en train de vivre un moment crucial, dans lequel la vigueur de l’ordre démocratique et l’Etat de droit sont en jeu. Comme l’ensemble de la société péruvienne, nous sommes préoccupés par l’affaiblissement des principes institutionnels dans les instances de l’Etat et par la corruption".

Sauvegarder les institutions

Pour les évêques, les racines de cette crise se trouvent dans la corruption. "Parmi les déformations du système démocratique, la corruption politique dénature à la racine le rôle des institutions représentatives", ajoute le communiqué.

En conclusion, le document de la CEP rappelle aux autorités péruviennes qu’il est de leur devoir de sauvegarder les institutions du pays, "en respectant le cadre constitutionnel, légal et procédural qui prévaut pour tous". Les évêques rappellent la nécessité de mettre fin à tout abus de pouvoir et de respecter l’autonomie et l’équilibre des pouvoirs de l’Etat.

cath.ch (jcg/rz)

Catégorie : International

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