L’ancien ministre démocrate-chrétien est décédé à l’âge de 69 ans. Il fut ministre des Finances durant dix ans, de 1988 à 1998.
Philippe Maystadt faisait face depuis plusieurs mois à une maladie respiratoire incurable. Celui qui fut tour à tour ministre de la Fonction publique, du Budget, des Affaires économiques des Finances. Il a également été président de la Banque européenne d’investissement (BEI) de 2000 à 2011. Bien que né à Petit Rechain en province de Liège, c’est à Charleroi que Philippe Maystadt, s’est forgé une réputation en politique. Il est entré en politique, comme technicien au cabinet d’Alfred Califice, alors ministre PSC des Affaires régionales, sur recommandation d’un ami, un certain Jean-Jacques Viseur, qui lui succèdera au poste des Finaces. Philippe Maystadt a aussi été président du Parti Social Chrétien (PSC), devenu en 2002, le cdH.
Député à 29 ans et ministre à 32 ans, Philippe Maystadt a longtemps occupé les premiers rangs grâce à sa position au sein du PSC Il était un des « poids lourds » du parti, aux côtés de Gérard Deprez et de Melchior Wathelet père. Après une carrière en Belgique – comme ministre des Finances, il faut notamment l’artisan du changement de la Bourse de Bruxelles – Philippe Maystadt a pris la direction de l’Union européenne en 2000 , d’abord à la tête de la BEI, avant de devenir en 2014 le premier président de l’Académie de recherche et d’enseignement supérieur (ARES). Il avit aussi été nommé ministre d’Etat.
Sa sagesse restera légendaire. L’été dernier, il prenait la parole pour pacifier les tensions nées de la rupture entre le parti de Benoit Lutgen avec le PS. Il le faisait de concert avec l’ex-présidente du cdH, Joëlle Milquet, qu’il aura soutenue jusqu’au bout de sa vie.
Hommages unanimes
Il a écrit plusieurs livres, dont le dernier en date « Des lieux et des moments, comment on décide en politique ». fera en quelque sorte office de testament politiques. Lors de la sortie de cet ouvrage, il avait accordé une interview à l’hebdomadaire Dimanche. Bien que membre de la démocratie chrétienne, il déclarait en juin derbier, au quotidien La Libre, que pour lui il n’y avait rien, après la mort,. On peut dire que Philippe Maystadt était un Agnostique pétri de valeurs chrétiennes.
Dès l’annonce de son décès, les réactions des personnalités politiques belges se sont multipliées. Le cdH a fait part de son émotion sur Twitter : « Notre parti et notre pays perdent un homme d’Etat, un homme exceptionnel, un homme de valeurs, une personnalité internationalement reconnue ». « En Philippe Maystadt, je salue une référence, celle d’un homme qui a donné toute sa noblesse à l’engagement politique. Un homme d’Etat, qui a mis ses talents au service de causes qu’il estimait justes et qui l’ont motivé durant toute sa vie« , a souligné le président du parti, Benoît Lutgen, dans un communiqué. Joëlle Milquet, qui a exercé avec Philippe Maystadt la présidence du cdH, a exprimé son émotion: « Aucun mot ne pourra jamais exprimer l’ampleur de l’émotion, du respect, de l’affection et de la reconnaissance profonde que j’éprouve suite à cette annonce si triste »
Le Premier ministre Charles Michel a, lui aussi, rendu hommage au minsitre d’Etat, saluant « un Européen engagé, proche et à l’écoute des citoyens ». Et d’ajouter : « Un grand Homme nous quitte ». Le président du Parti socialiste, Elio Di Rupo a dit apprendre avec beaucoup de tristesse le décès de Philippe Maystadt, « un démocrate progressiste et homme d’Etat ». « La famille chrétienne a perdu aujourd’hui une de ses grandes figures et un des pères de l’euro », a fait remarquer le vice-premier ministre CD&V, Kris Peeters. Chez les écologistes, l’ancien co-président Jean-Michel Javaux a mis en avant l’homme « engagé,progressiste à tout moment, très inspirant, attaché à de belles valeurs qu’il partageait pédagogiquement et avec respect ». Jean-Claude Juncker, président de la Commission européenne, dédie un message à son « collègue et ami , un grand européen ». Il a ajouté : »Il fut mon complice, mon compagnon, ma source d’inspiration, un modèle. La Belgique vient de perdre un grand Belge et l’Europe vient de perdre un grand Européen ».
J.J.D. (avec agences)