
marché dans les rues de Rangoun
Le pape François est arrivé à l’aéroport international de Rangoon, en Birmanie, ce lundi 27 novembre 2017. Un 21e voyage apostolique plus que délicat.
Avant de quitter Rome pour rejoindre la Birmanie, le pape François a prononcé le traditionnel Angélus dominical depuis le balcon du palais apostolique devant les nombreux fidèles rassemblés place Saint-Pierre. « La royauté de Dieu, a affirmé le pape, se révèle par “le pouvoir de son amour“. Ce dimanche 26 novembre 2017 était le jour de la solennité du Christ Roi.
Tout au long de notre vie, le Christ, “nous tend la main comme un mendiant“, a rappelé François. C’est par là que le Seigneur “Roi, Pasteur et Juge“, se laisse rencontrer et que se révèle “le critère décisif de Sa justice“, a expliqué le pontife. La Royauté de Dieu se révèle donc par “le pouvoir de l’amour“ qui nous pousse à être solidaire avec ceux qui souffrent afin de susciter “partout attitudes et œuvres de miséricorde“. Nous serons jugés sur l’amour, c’est-à-dire “sur notre engagement concret à aimer et servir Jésus dans nos frères les plus petits“.
Départ pour la Birmanie
On a appris que le Saint-Siège a ajouté deux rendez-vous au programme initial du pape François lors de son voyage en Birmanie et au Bangladesh, du 27 novembre au 2 décembre. Il s’agit d’une audience privée avec le chef des armées birmanes et d’une rencontre avec des Rohingyas réfugiés au Bangladesh.

Htin Kyaw
Le Père Bernardo Cervellera, directeur d’Asianews, agence officielle de l’Institut pontifical pour les Missions étrangères, explique l’enjeu principal de ce vingt-et-unième voyage apostolique du pape: « L’Eglise, tant en Birmanie qu’au Bangladesh, constitue une petite minorité. Le pape vient donc soutenir son témoignage devant les majorités bouddhiste [en Birmanie] et musulmane [au Bangladesh]. Non pas pour les défier, mais pour se mettre au service de la société toute entière. Ces deux pays ont besoin d’un projet de développement qui permette le partage des richesses. Dans les deux cas, il existe d’un côté des familles et des généraux très riches, et une pauvreté abyssale de l’autre. Il faudra notamment être attentif à la rencontre du pape François avec les jeunes dans ces deux pays, car ils constituent l’avenir. Le pontife les appellera certainement à construire la société de demain. »
A Rangoon, capitale économique et plus grande ville du pays, le pape François a été accueilli par un ministre délégué du président de la République, par les évêques birmans et par une centaine d’enfants en costumes traditionnels. Aucun autre engagement n’est prévu pour ce jour.

Aung San Suu Kyi
Le 28 novembre, le pape reprendra l’avion en début d’après-midi pour Naypyidaw, la capitale de la Birmanie depuis 2005, située à 341 kilomètres au nord. Il se rendra au palais présidentiel où il rencontrera le président de la République, Htin Kyaw. Avant de s’entretenir avec Aung San Suu Kyi, Conseillère spéciale de l’Etat et ministre des Affaires étrangères.
En fin d’après-midi, il prononcera un discours devant les autorités, la société civile et le corps diplomatique au Centre de congrès international. Le chef de l’Eglise catholique repartira en début de soirée pour Rangoun où il participera également à une rencontre interreligieuse privée.
Le mercredi 29 novembre, le pape François célébrera une messe matinale au stade Kyaikkasan Ground. Dans l’après-midi, le pontife prendra la parole devant le Conseil suprême du Sangha des moines bouddhistes puis devant les évêques du pays, dans un salon de la cathédrale Sainte-Marie.
La rencontre privée, initialement fixée au 30 novembre avec le général Min Aung Hlaing, chef de l’armée birmane, aura lieu ce lundi 27 novembre à 18h à l’archevêché de Rangoun. Le responsable militaire est accusé par les Nations unies d’épuration ethnique à l’encontre des Rohingyas. Autre ajout au programme du pape François: la rencontre avec des réfugiés Rohingyas, le 1er décembre, lors d’une entrevue avec des chefs religieux. Elle n’aura pas lieu en Birmanie mai bien au Bangladesh où près de 900 000 Rohingyas sont actuellement réfugiés dont 600 000 ces deux derniers mois. Il s’agira d’une rencontre “non de prière, mais de témoignage“, avait commenté Greg Burke, directeur du Bureau de presse du Saint-Siège. Après son séjour au Bangladesh, le pape rentrera à Rome samedi prochain, 2 décembre. Il s’agit de son troisième voyage en Extrême-Orient, après le Sri Lanka et les Philippines (janvier 2015) et la Corée (août 2014).
S.D.
Bangladesh