Ces jours derniers, le cimetière chrétien d’Aden, au Yémen, a été profané par des individus non identifiés. Les tombes des sœurs de Mère Teresa, tuées en mars 2016 lors de l’assaut de leur hospice, ont notamment été vandalisées. Ce « fait divers » met en lumière la situation humanitaire « dramatique » dans laquelle se trouve le pays.
Mgr Paul Hinder, vicaire apostolique de l’Arabie du Sud (Émirats Arabes Unis, Oman et Yémen), a rapporté la profanation du cimetière chrétien d’Aden à l’agence de presse AsiaNews.
Le capucin suisse a par ailleurs indiqué que la situation économique, sociale et humanitaire au Yémen reste « dramatique« , la crise humanitaire étant liée à un blocus imposé par l’Arabie Saoudite.
Lors de l’attaque du cimetière chrétien d’Aden, survenue dans la nuit en début de semaine, les assaillants ont profané les tombes en endommageant notamment les croix. « Ce n’est pas la première fois que survient un tel fait« , a expliqué Mgr Hinder, précisant que « ces épisodes de violence ne touchent pas seulement les chrétiens, mais confirment la situation de difficulté et de violence qui persiste« .
Ce pays arabe subit depuis janvier 2015 un terrible conflit interne qui oppose les partisans de l’ex-président Mansour Hadi, soutenu par l’Arabie Saoudite, et les rebelles chiites Houthis, soutenus par l’Iran et le Hezbollah.
Selon l’Onu, les affrontements ont déjà fait 9000 morts et 45 000 blessés. Et 20 millions de personnes ne survivent que grâce à l’aide humanitaire, dans un pays qui compte 28 millions d’habitants.
Seule actualité positive dans ce paysage dévasté: la libération, le 12 septembre dernier, du prêtre salésien indien Tom Uzhunnalil, enlevé en mars 2016 par le groupe armé qui avait attaqué l’hospice des sœurs de Mère Teresa. Alors que certains médias l’avaient donné pour mort, il a pu être libéré grâce à une médiation menée par le sultanat d’Oman, rare îlot de stabilité et de neutralité dans la région du Golfe.
C.H., d’après C.V. – Radio Vatican
Photo: (c) Human Rights Watch