Le message du Pape François pour la prochaine journée mondiale de la paix, qui est célébrée le 1er janvier 2018, a été rendu public ce vendredi 24 novembre. Son thème: « Les migrants et les réfugiés: des hommes et des femmes en quête de paix ».
Dans ce message, le Saint-Père invite une nouvelle fois à un meilleur accueil des personnes qui ont fui leurs pays, et plaide pour une conversion du regard envers ces personnes, car leur intégration réelle est l’une des conditions de la paix dans nos sociétés. Insistant à nouveau sur la nécessité d’un accueil généreux, bien qu’avec prudence, le pontife appelle à contempler “l’unique famille“ humaine, image de la Jérusalem céleste.
Quelque 250 millions de personnes dans le monde sont des migrants – parmi eux 22 millions de réfugiés – a constaté François. Pour lui, c’est le signe que le XXIe siècle “n’a pas encore connu de véritable tournant“. En effet, les conflits armés et les violences organisées continuent de provoquer des déplacements de population. Mais la réponse n’est pas pour le pape dans la rhétorique de la peur des migrants, qui méprise la dignité humaine, et insiste sur les risques sécuritaires et le poids financier de ces populations. Le pontife invite au contraire à les considérer “avec un regard rempli de confiance, comme une occasion de construire un avenir de paix“.
Les portes de la Cité céleste sont “toujours ouvertes“
Ce “regard contemplatif“ consiste, selon François, à considérer migrants et populations locales comme une unique famille, ayant le même droit sur les biens de la terre. Cela renvoie également, a précisé le successeur de Pierre, à l’image de la Jérusalem céleste, décrite par la Bible comme une cité dont les portes sont toujours ouvertes.
“Il nous faut également porter ce regard contemplatif sur la ville où nous vivons“, a-t-il poursuivi, d’autant que les migrants “enrichissent la vie des nations qui les accueillent“. Ils apportent avec eux un “élan de courage“, leurs capacités, énergies et aspirations, sans compter les trésors de leur culture d’origine.
Ce regard contemplatif doit également guider le discernement des autorités publiques, afin de pousser les politiques d’accueil au maximum, dans la mesure où cela est compatible avec le bien réel de leur peuple.
Vertu de prudence
Ouvrir nos cœurs à la souffrance des autres ne suffit pas, explique le Pape, qui souligne que l’accueil de l’autre exige un engagement concret, une chaîne d’entraide et de bienveillance. Mais le souverain pontife ne gomme pas non plus les difficultés auxquelles sont confrontés sociétés et gouvernants. Aussi, rappelle-t-il, c’est en pratiquant la vertu de prudence, que les gouvernants sauront mieux accueillir et intégrer ces personnes vulnérables.
François également met en garde contre les peurs qui paralysent l’action, déplorant une rhétorique « qui s’est largement diffusée dans de nombreux pays de destination en mettant en exergue les risques encourus pour la sécurité nationale ou le poids financier de l’accueil des nouveaux arrivants« , un discours explique-t-il, qui méprise la dignité humaine. « Ceux qui fomentent la peur des migrants, parfois à des fins politiques au lieu de construire la paix, sèment la violence, la discrimination raciale et la xénophobie« , souligne-t-il de manière claire.
Appelant à une véritable stratégie envers les migrants, le souverain pontife souhaite enfin l’adoption par les Nations unies en 2018 de deux pactes mondiaux. L’un pour des migrations sûres, ordonnées et régulières, et l’autre concernant les réfugiés. Ceci afin que le réalisme nécessaire de la politique internationale ne devienne pas une soumission au cynisme et à la mondialisation de l’indifférence.
J.J.D. (avec cath.ch & Radio Vatican)