La faim touche 815 millions de personnes dans le monde


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La faim touche 815 millions de personnes dans le monde
Par Jean-Jacques Durré
Publié le - Modifié le
4 min

Le 16 octobre est la journée mondiale de l’alimentation voulue par l’ONU. A cette occasion, le pape François s'est rendu hier au siège de la FAO, l’organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture. Le Saint-Père y a prononcé un discours fort et sans ambiguïté concernant les défis qui se posent en termes de sécurité alimentaire, mais aussi de migrations et de changement climatique.

La malnutrition dans le monde pose de vrais défis. Cette année, le rapport sur l’état de la sécurité alimentaire dans le monde, publié par les diverses agences de l’ONU est préoccupant : après une régression constante durant plus d’une décennie, il relève en effet que la faim dans le monde progresse de nouveau touchant 815 millions de personnes en 2016, soit 11% de la population mondiale.

La journée était placée sur le thème "Changeons l'avenir des migrations : investissons dans la sécurité alimentaire et le développement rural". Pour la première fois, François a donc assisté en personne à la cérémonie d’ouverture de cet évènement. Dans son discours, il a appelé à un changement de comportement face aux conflits et aux changements climatiques, obstacles au combat contre la faim dans le monde.

"La réalité d’aujourd’hui exige une plus grande responsabilité à tous les niveaux, pas seulement pour garantir la production nécessaire ou l’égale distribution des fruits de la terre, mais surtout pour protéger le droit de chaque être humain à pouvoir se nourrir en fonction de ses propres besoins, en participant aussi aux décisions qui le concernent et à la réalisation de ses propres aspirations, sans devoir se séparer de ses proches", a dit le pape. Avec un tel objectif, c’est la crédibilité du système international dans son ensemble qui est en jeu. Le premier appel du pape est lancé, pour cette journée mondiale de l’alimentation. Le premier pas c’est celui de la responsabilité face au combat contre la faim.

Un combat rendu difficile par deux obstacles: "les conflits et les changements climatiques". Ces conflits d’abord, dénonce François, non seulement, ils auraient pu être évités ou stoppés grâce au droit international, mais pour la population, quand ils durent depuis des décennies, "ils propagent leurs effets désastreux comme l’insécurité alimentaire et les déplacements forcés". Pour le souverain pontife, la solution est le désarmement global et systématique.

Les changements climatiques responsables de la faim

La deuxième cause de malnutrition dans le monde, c’est le climat et ses changements, a poursuivi François. Mais, grâce à la science et aux instruments juridiques élaborés par la communauté internationale, il estime que nous savons comment affronter les conséquences de ces changement. Et de citer en exmple l’Accord de Paris sur le climat. ».

Conséquence des conflits et du changement climatique, "la faim n’est pas une maladie incurable", a insisté fermement le pape François qui a appelé à un changement de cap, à savoir rendre les fruits de la terre disponible à tous, et non réduire le nombre de bouches à nourrir. Le pape a invité à introduire le mot "amour" dans le langage de la coopération internationale. "Car l’amour, décliné en gratuité, parité, solidarité, culture du don, fraternité et miséricorde, sont les paroles qui expriment "le contenu même du mot humanitaire, tant utilisé dans les activités internationales. C’est un principe évangélique commun à tant de cultures et de religions qui doit devenir un principe d’humanité dans le langage des relations internationales". François a appelé à une application cohérente du principe d'humanité par la diplomatie afin que la mobilité humaine soit gérée par "des accords imprégnés d'amour et d'intelligence". Pour lui, les objectifs doivent "l'union et le dialogue, non l’exclusion et la vulnérabilité". L’exclusion, qui concerne notamment les migrants, qui crient leur faim et leur misère. Les migrations ont en effet un impact réel sur la production agricole de nombreux pays. Selon les Nations-Unies, en 2015, le monde comptait 244 millions de migrants internationaux, soit 40% de plus qu'en 2000. Une grande partie des migrants vient des zones rurales ou plus de 75% des personnes victimes d’insécurité alimentaire dépendent de l’agriculture et des ressources naturelles pour vivre.

Applaudi par un public debout, le pape François a conclu son discours devant la FAO en assurant de la participation de l’Eglise à cet effort pour "affronter les besoins des plus pauvres et préserver le bien de la famille humaine".

J.J.D. (avec Radio Vatican)

Catégorie : International

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