«L’Église offre sa contribution, en lançant des initiatives qui placent réellement le tourisme au service du développement intégral de la personne», explique le cardinal Turkson dans un message paru pour la Journée mondiale du tourisme.
Le Saint-Siège publie, ce 1er août 2017, ce message pour la Journée mondiale du Tourisme 2017, signé par le cardinal Peter Kodwo Appiah Turkson, préfet du Dicastère pour le Service du Développement Humain Intégral. Cette Journée, promue par l’ONU, se fête tous les ans le 27 septembre, en l’anniversaire de l’adoption des statuts de l’OMT PDF, le 27 septembre 1970. « Son objectif est de rendre la communauté internationale plus consciente de l’importance du tourisme et de sa valeur sociale, culturelle, politique et économique. Cet événement est l’occasion de souligner la contribution de l’industrie touristique à la réalisation des objectifs de développement durable« , indique l’ONU.
Le thème de 2017 est : «Le tourisme durable – outil de développement». Une conférence aura lieu à Doha, au Qatar, le 27 septembre 2017, dans le cadre de l’Année internationale du tourisme durable pour le développement 2017.
Pour le cardinal Turkson, il faut « parler de «tourisme à visage humain», qui se réalise en projets de «tourisme de communauté», «de coopération», «de solidarité», ainsi que dans la mise en valeur du grand patrimoine artistique qui est une véritable «voie de la beauté» ».
(Radio Vatican)
En voici de larges extraits:

(c) Wikipedia
Quand nous parlons de tourisme, nous faisons référence à un phénomène d’une grande importance, tant par le nombre de personnes concernées (voyageurs et travailleurs) que par les nombreux bienfaits et bénéfices qu’il peut offrir (aussi bien économiques que culturels et sociaux), mais aussi à cause des risques et des dangers qu’il peut représenter dans de nombreux domaines. […]
Le tourisme peut être un important instrument pour la croissance et pour la lutte contre la pauvreté. Cependant, selon la doctrine sociale de l’Église, le développement véritable «ne se réduit pas à la simple croissance économique». De fait, pour être authentique il «doit être intégral», c’est-à-dire «promouvoir tout homme et tout l’homme», comme le relève la Lettre encyclique Populorum progressio. […] Pour l’Église, le concept d’intégralité, conjugué à l’expression «développement humain», permet d’inclure aussi la durabilité dont parlent les Nations Unies, en englobant tous les aspects de la vie: social, économique, politique, culturel, spirituel, en les intégrant en une synthèse unique, la personne humaine.
L’OMT a appliqué ces idées pour promouvoir le «tourisme durable». Cela signifie qu’il doit être responsable, ni destructeur ni nuisible à l’environnement et, pour le contexte socioculturel sur lequel il exerce une incidence, en particulier vis-à-vis des populations et de leur patrimoine, il se doit de tendre à la sauvegarde de la dignité personnelle et des droits du travail et, enfin, d’être attentif aux personnes les plus défavorisées et vulnérables. De fait, le temps des vacances ne peut être un prétexte ni à l’irresponsabilité, ni à l’exploitation : au contraire, ce doit être un temps noble, dans lequel chacun peut ajouter de la valeur à sa propre vie et à celle des autres. Le tourisme durable est aussi un instrument de développement pour les économies en difficulté s’il devient le véhicule de nouvelles opportunités et non une source de problèmes.
[…] Nous, les chrétiens, nous voulons offrir notre contribution afin que le tourisme puisse favoriser le développement des peuples, en particulier de ceux qui sont les plus défavorisés. C’est pourquoi nous proposons notre réflexion. Nous reconnaissons Dieu comme Créateur et Père de tous les hommes, qui nous rend frères les uns des autres. Nous accordons la place centrale à la personne humaine ; nous reconnaissons la dignité de chacun et l’interaction relationnelle entre les hommes ; nous partageons le principe du destin commun de la famille humaine et la destination universelle des biens de la terre. Ainsi, l’être humain n’agit pas comme un maître, mais comme un «administrateur responsable».[…] Voilà pourquoi on parle de «tourisme à visage humain», qui se réalise en projets de «tourisme de communauté», «de coopération», «de solidarité», ainsi que dans la mise en valeur du grand patrimoine artistique qui est une véritable «voie de la beauté». 11
Dans son discours aux Nations Unies, le Pape François affirmait: «La maison commune de tous les hommes doit continuer à s’élever sur une juste compréhension de la fraternité universelle et sur le respect de la sacralité de chaque vie humaine, de chaque homme et de chaque femme […]. La maison commune de tous les hommes doit aussi s’édifier sur la compréhension d’une certaine sacralité de la nature créée ». Que nos efforts puissent être vécus à la lumière de ces paroles et de ces intentions !