Journée du Réfugié : l’hospitalité comme remède à l’hostilité


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Journée du Réfugié : l’hospitalité comme remède à l’hostilité
Par Pierre Granier
Journaliste de CathoBel
Publié le - Modifié le
4 min

"La rencontre personnelle avec les réfugiés dissipe les idéologies", c’est ce qu’a affirmé le Pape François dimanche dernier lors de l’Angélus.Le Souverain Pontife évoquait la Journée mondiale du Réfugié, qui se tient ce mardi 20 juin.

Lors de cet Angelus, François avait également rappelé la nécessité d’une «attention concrète» envers les «hommes,femmes et enfants fuyant les conflits, les violences et les persécutions».
Cette attention, beaucoup de citoyens belges en ont fait la preuve (en particulier lorsqu'un camp de réfugiés s'est improvisé dans le Parc Maximilien à Bruxelles, en 2015) en s'engageant pour que l’accueil des réfugiés soit plus digne et plus efficace. De nombreuses paroisses se sont également mobilisées, avec l'aide de Caritas. D'autres projets ont ensuite vu le jour, comme Duo for a Job dans lequel des senior partners aident des jeunes réfugiés à définir leur projet professionnel. Ou Le Tremplin pour la vie, à Louvain-la-Neuve, qui facilite leur recherche d’un appartement.

Up together

De son côté, le JRS (Jesuit refugee Service) a fait de cette aide aux réfugiés son quotidien. Avec le projet « Communities of hospitality », une dizaine de bureaux nationaux du JRS Europe se sont ainsi engagés dans la promotion de l’accompagnement des migrants. Ainsi, par exemple, les britanniques ont créé un « day center » à Londres pour y accompagner des migrants autour d’une tasse de thé, alors que le JRS France approfondit son expérience « Welcome ». Cette dernière vise à créer des réseaux de solidarité pour héberger et accompagner des demandeurs d’asile en attente d’une place dans le réseau public d’accueil.
JRS Belgium a lancé pour sa part« Up Together » au bénéfice d’un groupe particulièrement vulnérable de réfugiés et de migrants forcés qui, après avoir séjourné plusieurs mois dans un centre fermé, sont déboutés de leur demande de séjour mais néanmoins remis en liberté. Ils sont alors privés de tout statut et condamnés à vivre dans la clandestinité.
Tout au long des années passées à visiter régulièrement les centres fermés et les maisons de retour, le JRS, grâce à son réseau de visiteurs accrédités, a appris à connaître ces migrants et à nouer avec eux des relations de confiance. Il sait que la détention administrative est une expérience traumatisante. Quant aux maisons de retour, l’isolement des familles met la dynamique familiale à rude épreuve en l’affaiblissant. Parfois, le JRS parvient à identifier à l’avance des personnes qui ne pourront être renvoyées qu’avec peine, et pour lesquelles donc la détention risque d’être longue. C'est alors que le projet Up Together prend son sens: des familles, des personnes et des communautés se mobilisent pour héberger et accompagner ces étrangers déboutés. Ces derniers sont pris en charge de foyer en foyer pour des séjours n’excédant pas 8 semaines et au total pour un maximum 12 mois.
Cette hospitalité, Cécile Cazin l'a pratiquée en accueillant chez elle successivement deux migrants, pour une durée de 2 mois. Elle a raconté son expérience avec ces pauvres parmi les pauvres au micro de RCF ( A écouter ici ) dans le cadre de l'émission "Juste Terre". Tandis que Brigitte a accueilli Flavia, une réfugiée déboutée qui, après une décision d’asile négative, reste sur notre territoire dans un vide administratif. Elle en parle dans une vidéo à découvrir ci-dessous.

Une opportunité de grandir ensemble

Par ailleurs, une vingtaine d'ONG catholiques et d'autres confessions chrétiennes appellent les Etats à assurer un partage des responsabilités plus efficace dans les migrations forcées. Les réfugiés "nous offrent des opportunités d’enrichissement mutuel et d’épanouissement", affirme la déclaration œcuménique commune pour la Journée mondiale des réfugiés, le 20 juin 2017. Et "l’opposition de certains pays à la migration des personnes déplacées par la force ne retiendra pas ceux qui subissent une souffrance insoutenable de partir de chez eux", poursuit le document signé notamment par Caritas internationalis et Sant'Egidio.

Les contributions des migrants

"Il n’est pas suffisant pour les Chrétiens de professer leur amour au Christ: la foi n’est authentique que si elle s’exprime à travers des actes d’amour", soulignent les ONG chrétiennes. Ces dernières estiment qu'avec le développement de nouveaux cadres internationaux, les Etats devraient non seulement assurer un partage des responsabilités plus efficace dans la réponse aux grands mouvements, mais ils devraient aussi accepter l’opportunité de reconnaître et de souligner les contributions significatives que les réfugiés et les migrants apportent à leurs communautés d’accueil.

P.G. (avec Cath.ch et JRS)

 

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