Pendant 4 jours, pleins feux sur une autre approche des politiques migratoires et la possibilité pour les citoyens, qui en ont ras-le-bol du repli sur soi, de se faire entendre, de s’informer, de rencontrer des personnes migrantes et d’agir à l’échelon local.
Une initiative organisée par le CNCD-11.11.11 et ses partenaires, dont Médecins du Monde, Amnesty International, le CIRE et bien d’autres.
Rappelez-vous, l’année 2016 a été marquée par un record macabre, celui du nombre de décès en Méditerranée : 5000 morts recensés, sans parler des personnes disparues en mer sans laisser de traces. Des migrants qui, face aux dernières dispositions européennes, s’étaient tournés vers des routes de fuite de plus en plus dangereuses comme celle qui relie la Lybie à l’Italie. Que peuvent faire les citoyens belges ? S’agit-il d’une crise des réfugiés, d’une crise de l’accueil, de notre démocratie ou d’une « crise d’humanité » ? D’avril à juin, des moments de rencontre se sont organisés à travers toute la Wallonie afin d’y voir plus clair sur cet enjeu majeur de nos sociétés, loin des slogans. Et c’est à Bruxelles que se couronne cette initiative avec une déclaration finale où seront reprises les attentes et revendications des citoyens, et qui sera portée par la coalition « Pour la Justice migratoire » auprès des représentants des principaux partis politiques francophones du pays.
La justice migratoire est une alternative qui se construit dans la durée. Le CNCD-11.11.11 et ses partenaires participent à la progression de cette idée et se mobilisent pour que chacun puisse vivre dignement là où il le souhaite. Ils réclament des voies de migration plus sûres, un arrêt des violences aux frontières, ils luttent pour mettre fin aux préjugés et discriminations, et pour le respect des droits de chacun. Cette justice migratoire est un élément indispensable de la construction d’un monde juste et durable. Et cela que ce soit à un niveau local, comme rendre sa commune plus hospitalière, ou à un niveau politique et international.
Quelques dates et moments forts à épingler :
- Jeudi 15 juin à 20h à Bozar : Rencontre avec Fatou Diome, écrivaine sénégalaise engagée qui nourrit son œuvre des combats qu’elle mène en faveur du vivre ensemble. Son dernier livre : « Madame porte plainte » démontre que le concept d’identité nationale fracture la société, créant une barrière entre « eux » et « nous » alors que les flux migratoires ont toujours été constitutifs de l’histoire des peuples.
- Vendredi 16 juin à 19h à la Maison du Peuple à St Gilles: Des rencontres pour entendre la parole des migrants. Une soirée rythmée par des interludes musicaux offerts par des musiciens venus de Syrie, d’Irak et d’Afghanistan.
- Samedi 17 juin à 10h30 à la Maison du Peuple : Peut-on construire d’autres politiques migratoires en Europe et en Belgique ? Y voir plus clair avec des experts? Un échange modéré par Paul Germain, rédacteur en chef de TV5Monde.
- Toujours le 17 juin:
- Cinéma sur la réalité des migrants au Pianofabriek avec « Llévate mis amores », à 14h30.
- Du théâtre sur le Parvis de St Gilles, « Les Inouïs » à 15h30, 17h30, 19h30 qui raconte la rencontre entre deux migrants, un belge parti au Canada et un enfant syrien.
- Du théâtre encore avec la pièce « Murs Murs » à la Maison du Livre, à 14h.
En clôture de ces événements, une marche solidaire le dimanche 18 juin qui partira à 14h du Petit Château sur le boulevard Dixmude. Une marche citoyenne et solidaire pour une vraie politique d’accueil.
Corinne Owen/CNCD11.11.11