Ce dernier week-end d'avril, lors de son 18ème voyage apostolique, le pape François s'est rendu en Egypte - au Caire - pour "un voyage de paix et d'unité". D'entrée de jeu, il avait annoncé qu'il venait en tant qu' «ami, messager de la paix et pèlerin». Résumé.
Le vendredi 28 avril, le Souverain pontife s'est d'abord entretenu avec le président égyptien Abdel Fattah Al-Sissi durant une vingtaine de minutes. Durant cet échange, il a insisté sur la protection des chrétiens. Il a également rappelé aux autorités politiques égyptiennes que les coptes constituaient une "partie intégrante" de l’histoire égyptienne.
Ensuite, le pape s'est rendu à la mosquée de l’université Al-Azhar, qui organisait la Conférence internationale pour la paix. Dans un discours, il a condamné les violences faites au nom de Dieu, et a appelé le peuple a éduquer les jeunes générations à rejeter ces violences. François a parlé de “défi civilisationnel” à effectuer en s’appuyant sur la dignité humaine et sur les dix commandements donnés à Moïse sur le Mont Sinaï – en Egypte donc – en pointant du doigt le célèbre "tu ne tueras point".
La journée a continué par une rencontre avec le patriarche copte orthodoxe d’Alexandrie Tawadros II. Le pape François et lui ont signé une déclaration, affirmant l'intention commune de respecter le baptême au sein de chaque confession chrétienne. Une déclaration qui rappelle celle signée il y a 44 ans entre Paul VI et Chenouda III. Le pape n'a pas hésité à s'adresser aux orthodoxes visés par les attentats: "votre souffrance est notre souffrance".
Enfin, François a terminé sa journée en rencontrant 300 jeunes qui étaient en pèlerinage. Le point de rendez-vous avait été fixé à la nonciature du Caire, c'est également à cet endroit qu'il a passé la nuit.
"Pour les croyants, l’unique extrémisme admis est la charité"
C'est avec ces mots que le souverain pontife s'est adressé, le lendemain, à la petite minorité des catholiques égyptiens réunis pour la messe à l’Air Defence Stadium, au milieu du désert dans la banlieue du Caire. La messe du 3e dimanche de Pâques y a été célébrée en latin et en arabe, les fidèles catholiques de rite copte, latin, arménien, maronite ou encore syriaque venus de toutes les régions du pays côtoyaient des croyants coptes orthodoxes, des chrétiens d’autres confessions ainsi que des musulmans venus participer à la cérémonie.
"Il ne vaut pas la peine de prier si notre prière adressée à Dieu ne se transforme pas en amour du frère", a proclamé le pape. "Pour Dieu, il vaut mieux ne pas croire que d’être un faux croyant, un hypocrite", a-t-il ajouté. Car "la vraie foi est celle qui nous rend plus charitables, plus miséricordieux, plus honnêtes et plus humains".
Le pape a conclu son homélie en demandant la bénédiction de la Vierge Marie et de la Sainte Famille, "qui ont vécu sur cette terre bénie", sur la terre de cette "chère Egypte". Il a conclu en arabe par un vibrant "Al Massih Kam/Bilhakika kam!", le Seigneur est ressuscité, il est vraiment ressuscité!
Une dernière entrevue avec le président
Juste avant de reprendre l'avion pour Rome, le pape François s'est encore une fois entretenu avec le président Abdel Fattah al-Sissi dans le salon d'honneur de l'aéroport international du Caire. Après avoir tenu son habituelle conférence de presse dans l'avion, son 18e voyage apostolique, œcuménique et interreligieux, s'est terminé.
Durant ces deux jours, le pape François a vraiment dénoncé sans détour la violence faite au nom de Dieu, sans cesser de demander le «respect inconditionnel des droits inaliénables de l’homme».
N.C. d'après Cath.ch