Pour relancer le processus européen, un congrès international sera organisé conjointement par la Secrétairerie d’état et la COMECE, en octobre prochain.
Décidément, l’Union européenne (UE) est au centre de toutes les préoccupations, y compris au sein de l’Eglise catholique. Après le Brexit, la sortie du Royaume-Uni, et une montée d’un sentiment anti-européen, l’élection d’Emmanuel Macron à la présidence de la République française, a modifié la donne, dans la mesure où il a clairement axé sa campagne sur la relance de l’Europe et du processus de construction de l’UE.
Bien que latino-américain, le pape François – premier souverain pontife non-européen depuis mille ans – a, dès le début de son pontificat, marqué une attention particulière au Vieux Continent, poussant l’Europe à « oser » un changement radical. En novembre 2014, lors de son discours devant le Parlement européen, François avait déjà « secoué » les députés, en parlant d’une « Europe en déclin (…), qui est en train de ‘se retrancher’ au lieu de privilégier des actions qui promeuvent de nouveaux dynamismes dans la société » et regrettant au passage, que l’UE ne se contente que de « retouches cosmétiques ou de compromis bancal ».
Un projet de civilisation
Le 24 mars dernier, à l’occasion du 60e anniversaire de la signature du Traité de Rome, instituant les bases de l’Union actuelle, le souverain pontife avait rencontré les dirigeants des 27 états membres de l’Union européenne. Il leur avait livré une exigeante « leçon d’Europe », déclarant son espérance dans l’avenir de la construction européenne et les exhortant à l’espérance d’une « nouvelle jeunesse ». François avait aussi souligné « l’esprit de service, uni à la passion politique et à la conscience, qu’à l’origine de cette civilisation européenne se trouve le christianisme ». Pour le pape, l’Europe est clairement un projet civilisationnel.
Et l’Europe s’est une nouvelle fois invitée au Vatican cette semaine avec la rencontre que le successeur de Pierre a eue avec les responsables de la Commission des Episcopats de la Communauté européenne (COMECE). Le dialogue « Rethinking Europe », pensé pour marquer le 60e anniversaire de la signature du Traité de Rome a constitué le cœur de ces discussions. Ce dialogue ouvert aura lieu du 27 au 29 octobre 2017 à Rome, et sera organisé par la COMECE en collaboration avec le Saint-Siège. « Rethinking Europe sera le début d’un processus de dialogue entre les représentants des Eglises (évêques et laïcs) et les politiciens qui dirigent et portent une responsabilité politique », a déclaré le cardinal Marx, président de la COMECE.
L’idée d’organiser Rethinking Europe sous la forme d’un dialogue ouvert faisait partie des projets de la COMECE depuis deux ans. Cette rencontre s’inscrira donc dans la dynamique des appels du pape à Strasbourg et au Vatican, où François invitait à refondre l’Europe selon ses racines. Une Europe aussi, où les chrétiens ont un rôle à jouer.
La délégation de la COMECE était constituée de son président, le cardinal Reinhard Marx, de ses quatre vice-présidents Mgrs Jean Kockerols, Gianni Ambrosio, Czeslaw Kozon, Rimantas Norvila, et de son Secrétaire général Fr. Olivier Poquillon o.p.
Une rencontre avec l’archevêque Paul Gallagher, actuel secrétaire pour les relations avec les Etats, a eu lieu ainsi qu’avec le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d’Etat du Vatican et les ambassadeurs de l’UE auprès du Saint-Siège.
J.J.D.