Le pape François a reçu le 16 mai 2017 à la maison Sainte-Marthe, les responsables de la Commission des épiscopats de la Communauté européenne (COMECE). Une « première »!
Jusqu’à présent, la COMECE n’avait jamais été reçue par le pape François, alors que le souverain pontife s’est plusieurs fois exprimé devant la Commission des épiscopats de la communauté européenne (CCEE) soit en audience, ou par des messages. Ainsi le 6 octobre dernier, le pape François avait adressé un courrier aux participants de l’assemblée plénière de la CCEE et avait invité cette institution à poursuivre sur ses « deux poumons, l’est et l’ouest ».
En recevant les responsables de la COMECE, parmi lesquels Mgr Jean Kockerols, vice-président et évêque auxiliaire de Bruxelles, François a donc en quelque sorte organisé une rencontre qui est également une « première ». Si rien n’a filtré de l’entretien, on peut imaginer que l’avenir de l’Europe aura été au centre de la rencontre, au moment où l’Union européenne cherche un nouveau souffle et que le couple franco-allemand entend bien participer à sa relance.
Présidée par le cardinal allemand Reinhard Marx, archevêque de Munich, rappelons que la COMECE a pour mission d’accompagner la politique de l’Union européenne dans chaque domaine d’intérêt pour l’Eglise. Née en 1980 dans la foulée de la première élection directe des eurodéputés, la COMECE est donc amenée à collaborer avec les différentes institutions de l’UE.
Satisfaite de la résolution sur le gaspillage alimentaire
Elle émet aussi des avis quant aux directives prises par les instances dirigeantes européennes. Ainsi, la COMECE a salué hier, la résolution du Parlement Européen sur le gaspillage alimentaire. Le secrétaire général de la COMECE, le frère Olivier Poquillon o.p., a estimé qu’il s’agissait d’un acte décisif dans la lutte contre le gaspillage.
Pour rappel, environ 88 millions de tonnes de nourriture sont gaspillées dans l’UE chaque année, dont plus de la moitié par les ménages européens. En moyenne, chaque Européen jette quelque 2 kg de nourriture par semaine. Inacceptable dans un monde où tant d’êtres humains ne parviennent pas à faire même un seul repas par jour!
Le texte adopté par le Parlement européen propose à la Commission d’envisager de soumettre une proposition législative d’ici fin 2020, permettant d’atteindre l’objectif de développement durable 12.3 de réduire de moitié les déchets alimentaires d’ici 2030 et de fixer un objectif juridiquement contraignant de réduction de 30% d’ici 2025.
La COMECE soutient l’idée d’objectifs juridiquement contraignants en matière de déchets alimentaires au niveau de l’UE, en concordance avec les objectifs de développement durable de l’ONU. « Cela suppose toutefois la mise en place bien au préalable d’une définition du gaspillage alimentaire et d’une méthode de mesure au niveau de l’UE, mais aussi que la Commission intensifie ses travaux à cet égard », juge Olivier Poquillon.
Il rappelle que, ces dernières années, le pape François a exprimé à plusieurs reprises son opposition face au gaspillage alimentaire. Il a critiqué la « culture du rebut » qui « nous a rendus insensibles également aux gaspillages et aux déchets alimentaires, qui sont encore plus répréhensibles lorsque dans chaque partie du monde, malheureusement, de nombreuses personnes et familles souffrent de la faim et de la malnutrition« .
J.J.D.
