Cinéma – Les enfants du Hasard


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Cinéma – Les enfants du Hasard
Par La rédaction
Publié le - Modifié le
3 min

Ce film, projeté dans les salles depuis la semaine dernière, propose des portraits d’enfants issus de l’immigration et de leur institutrice. Mais aussi un regard sur une culture, un héritage et un charbonnage.

Dans la petite école communale d’une ancienne cité minière, des élèves issus de l’immigration terminent leur cycle d’études primaires avec Brigitte, une institutrice dont l’enthousiasme bienveillant prépare ces écoliers à s’épanouir dans un monde en mutation. Le film suit le parcours scolaire de ces petits-enfants de mineurs, majoritairement musulmans, et la plupart d’origine turque.

Le Carolo-Liégeois Thierry Michel à qui l’on doit l’excellent documentaire "L’homme qui répare les femmes, la colère d’Hippocrate", s’est associé à un autre Liégeois, Pascal Colson pour planter sa caméra dans une classe de sixième primaire des environs de Cheratte. Quittant les terres africaines pour s’attacher à son pays, sa région, le titre qu’il donne à son film n’est pas un hasard! C’est qu’il porte la majuscule du nom d’un charbonnage fermé depuis quarante ans, mais aussi d’une école homonyme.

Une bannière entre deux cultures

Les réalisateurs vont faire découvrir des enfants, majoritairement issus du milieu turc. Leurs grands-parents venaient de là-bas pour travailler dans les mines belges. Les réalisateurs suivent ces enfants, en dressent le portrait... au sens figuré et un peu au sens propre puisque les enfants sont interrogés à plusieurs reprises face caméra.

Ce film est aussi le portrait d’une institutrice, Brigitte Waroquier. Totalement engagée et enthousiaste, n’ayant pas sa langue en poche, prompte à faire grandir les enfants, mais aussi à les confronter au réel, à la réalité, au choc des cultures, à leurs impensés, notamment en matière religieuse. Visitant notamment les anciens charbonnages, mais aussi des aînés, leurs aïeux, pour les interroger sur leurs racines, sur les raisons de leur exode. C’est donc aussi un regard sur l’immigration.

Ce film, c’est une toile, une bannière tissée entre deux cultures, la Turquie et ce coin de Belgique. C’est aussi la découverte des racines, des grands-parents. C’est enfin la quête d’une identité musulmane - mais pas seulement et pas univoque - qui se construit entre un donné, un reçu que l’on croit (ou pas totalement) et une culture autre dans laquelle on s’insère tant bien que mal. Et cela, tout au long d’une année de scolarité! Lieu de transition entre le primaire et le secondaire... si l’on réussit. Impasse pour l’enfant qui échoue et est convié à refaire l’itinéraire avec la même institutrice et d’autres enfants. On sort ému de la vision du film qui invite à jeter un regard différent sur l’autre... Et par les temps qui courent c’est important!

Charles DE CLERCQ - RCF

Vous pouvez écouter l’interview du réalisateur Thierry Michel sur le site cinecure.be

Les sorties de la semaine et les critiques de Charles Declercq: cinecure.be ou rendez-vous dans l'émission Cinécure sur RCF Bruxelles (107.6 FM ou rcf.be), le mercredi à 13h10 et 19h15, le samedi à 13h30 et 18h15 ou dans "Cinécure l'intégrale", le dimanche à 17h30. Cette émission est disponible en podcast. A découvrir également, l'émission "Les 4 sans coups": une fois par mois, Charles Declercq invite ses amis critiques cinéma à partager leur passion pour les films du moment. Une discussion riche en échanges contradictoires, mais toujours dans la bonne humeur ! Le 3e vendredi du mois 21h et le samedi à 17h. Egalement accessible en podcast sur rcf ou sur les4sanscoups.be..

Catégorie : Culture

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