Cinéma – Un retour vers le passé


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Cinéma – Un retour vers le passé
Par Manu Van Lier
Publié le - Modifié le
3 min

Manchester by the sea est un film qui traite du deuil et de la paternité avec tendresse et émotion. Il faut pouvoir vivre le présent et accepter un passé douloureux pour qu’une rédemption soit possible!

Il revient au journaliste critique de cinéma de trier le bon grain de l’ivraie parmi les films qui sortent en salle chaque semaine. Dans certains cas, aucun ne sort vraiment du lot tandis que dans d’autres, plusieurs méritent d’être vus pour leurs qualités et/ou les questions qu’ils soulèvent. Ainsi, la semaine dernière, il était important de mettre en avant le film Jackie. Le spectateur était invité à découvrir la sobriété du film et des dialogues, notamment avec le prêtre jésuite qui accompagnait la famille. Il y a quinze jours, il était impossible de passer sous silence La La Land alors que sortait aussi Manchester by the sea! Aucune sortie n'étant à épingler en particulier ce mercredi, c’est l’occasion de revenir sur ce film coup de cœur de la critique cinéphile, dont la dynamique repose sur un retour vers le passé.

Manchester by the Sea raconte l’histoire des Chandler, une famille de classe ouvrière, du Massachusetts. Après le décès soudain d'un des fils, Joe, son frère Lee est désigné comme le tuteur de son neveu Patrick. Il se retrouve confronté à un passé tragique qui l’a séparé de sa femme Randi et de la communauté où il est né et a grandi.

Un drame très sobre

Kenneth Lonergan, peu connu du grand public, est le réalisateur et scénariste de ce film placé à la première marche des podiums cinéphiles. Il aura fallu attendre fin janvier pour le découvrir en Belgique. Et autant écrire ici que c’est du beau et grand cinéma. En effet, le dramaturge américain offre une oeuvre (2h15) tout en pudeur et émotion, d’une densité telle que rien ne doit être enlevé! Il s’agit d’un drame plutôt qu’un mélodrame, à tel point qu’un confrère de la presse disait même que le film était "trop sobre"! Sans aller jusque là, il faut reconnaître que le film traite avec sérieux et humanité d’une situation difficile, celle du deuil sur fond de quête de paternité.

La tâche est compliquée pour le critique, car il ne peut rien raconter de trop par rapport à l’histoire. C’est que le principe même de ce film est de faire découvrir peu à peu au spectateur le drame de la vie de Lee (Casey Affleck). On le découvre, concierge, vivant dans une pièce minable au sous-sol d’un immeuble. Il subit les diktats, voire les reproches des gens bien, alors qu’il est relégué à déboucher les toilettes ou effectuer de menues réparations. Dès le début, on se doute et on comprend que cet homme taiseux porte un poids et une souffrance dont on ne sait pourtant rien. C’est peu à peu, au fil des rencontres qui suivent la mort de son frère que le passé va ressurgir à l’écran, notamment par le biais de "flashbacks". (...)

Charles Declercq - Photo: Casey Affleck and Kenneth Lonergan sur le tournage de Manchester by the sea Credit: Claire Folger (Courtesy of Amazon Studios)

> Lire la suite de cet article dans le journal Dimanche n°6 du 12 février 2017 - S'abonner à Dimanche

Les sorties de la semaine et les critiques de Charles Declercq: cinecure.be ou rendez-vous dans l'émission Cinécure sur RCF Bruxelles (107.6 FM ou rcf.be), le mercredi à 13h10 et 19h15, le samedi à 13h30 et 18h15 ou dans "Cinécure l'intégrale", le dimanche à 17h30. Cette émission est disponible en podcast. A découvrir également, l'émission "Les 4 sans coups": une fois par mois, Charles Declercq invite ses amis critiques cinéma à partager leur passion pour les films du moment. Une discussion riche en échanges contradictoires, mais toujours dans la bonne humeur ! Le vendredi ) 21h et le samedi à 17h. Egalement accessible en podcast sur rcf ou sur les4sanscoups.be.

 

Catégorie : Culture

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