Chaque année la communauté de Taizé organise, autour du nouvel an, une rencontre œcuménique et européenne de jeunes. En 2016, c’est la capitale lettonne, Riga, qui était l’hôte des jeunes européens. Un symbole d’espérance dans une Europe en crise.
Des milliers de jeunes européens se sont retrouvés à Riga, en Lettonie, du 28 décembre 2016 au 1er janvier 2017. Cette nouvelle étape du « pèlerinage de confiance sur la terre »» initié à la fin des années ’70, par frère Roger, le fondateur de la Communauté de Taizé, a été la première organisée au bord de la mer Baltique. Dans cette ville à la longue tradition luthérienne, des liens profonds existent entre chrétiens de diverses confessions. Les responsables des Eglises catholique romaine, orthodoxe, évangélique-luthérienne et baptiste de Lettonie avaient d’ailleurs signé ensemble la lettre d’invitation aux frères de Taizé.
Un signe d’espérance dans une Europe en crise
Le choix de Riga est évidemment à haute portée symbolique. Peu avant la rencontre, la communauté de Taizé avait déclaré: « Nous nous réjouissons d’aller rencontrer les chrétiens de Lettonie, de prier avec eux, de chercher Dieu ensemble et d’ouvrir de nouveaux chemins de solidarité et de paix en Europe ». Au programme de ce nouveau grand rendez-vous figuraient des moments de prière, de partage, mais aussi des ateliers durant lesquels les jeunes ont abordé des thématiques telles que la solidarité, l’art, la culture ou encore l’Histoire. Et dans le contexte actuel, la présence de nombreux jeunes originaires d’Ukraine, de Russie et de Biélorussie a été d’une importance toute particulière.
« Malgré les crises que l’Europe traverse, la rencontre européenne de Riga a voulu être un signe d’espérance dans l’adversité », a souligné la communauté de Taizé. « La présence de nombreux jeunes de l’Est et de l’Ouest, des divers continents aussi, a été à cet égard un encouragement fort pour tous ceux qui cherchent à bâtir une Europe ouverte et solidaire, pour tous ceux aussi qui souhaitent retrouver l’enthousiasme d’une jeune Europe. »
Dans un message, le pape François avait appelé les participants à « être des protagonistes de l’histoire et ne pas laisser les autres décider de leur avenir ». Et d’ajouter: « De nos jours, beaucoup de personnes sont déconcertées, découragées par la violence, les injustices, la souffrance et les divisions ». Mais le mal n’a pas le dernier mot et François souhaite que ces journées aident les jeunes « à ne pas avoir peur » de leurs limites « mais à grandir dans la confiance en Jésus, Christ et Seigneur », qui croit et espère en eux.
A la fin de la rencontre, le frère Aloïs, prieur de la communauté œcuménique de Taizé, a annoncé aux quelque 15.000 participants, que la prochaine rencontre européenne de Taizé aura lieu à Bâle, en Suisse. « Bâle se situe à la jonction de trois pays, ce qui permettra aux jeunes d’être accueillis non seulement en Suisse, mais aussi en France et en Allemagne », a expliqué frère Aloïs, rappelant que frère Roger, assassiné en 2005, était lui-même de nationalité suisse.
Rappelons que les rencontres européennes de Taizé ont lieu chaque année pour le passage du nouvel an. Attirés par la simplicité de la liturgie et réceptifs à l’esprit d’unité prôné par la communauté, près de deux millions de jeunes ont participé à ces rencontres qui ont préfiguré les JMJ. Elles ont connu leur apogée dans les années ’90 avec en moyenne 80.000 à 100.000 participants.
Frère Aloïs a également annoncé d’autres rassemblements durant l’année 2017, dont plusieurs au mois de mai, notamment à Birmingham en Angleterre, une des villes les plus multiculturelles et multi-religieuses d’Europe, mais aussi à Saint-Louis aux États-Unis où les tensions ethniques demeurent vives après les événements de Ferguson il y a deux ans. Wittenberg, la ville de Luther, accueillera aussi la communauté dans le cadre du Kirchentag allemand qui se tient dans le contexte du cinquième centenaire de la Réforme protestante. En signe de solidarité avec les Églises orientales, une rencontre est également prévue en septembre en Egypte, où l’Eglise copte orthodoxe vient une nouvelle fois d’être frappée par un attentat. A noter aussi l’organisation par les frères de Taizé d’une collecte de soutien pour les chrétiens d’Irak et de Syrie.
J.J.D. (Avec Radio vatican et cath.ch)