Le 17 janvier au matin, un avion de l’armée de l’air nigériane a bombardé par erreur un camp de déplacés dans le nord-est du Nigeria. Selon les chiffres communiqués par Médecins Sans Frontière présent sur place, au moins 120 personnes ont été blessées et 52 sont décédées, dont six employés de la Croix-Rouge nigériane.
Rann, où s’est déroulée cette « regrettable erreur » (selon l’expression du président Buhari), se situe dans le nord de l’Etat du Borno, c’est l’épicentre de l’insurrection des islamistes du groupe Boko Haram. Une région où les humanitaires distribuent de la nourriture à plus de 25.000 personnes déplacées forcées de fuir les violences.

(c) Mackenzie Knowles-Coursin / CICR
L’état major de l’armée a reconnu, lors d’une conférence de presse, avoir reçu des informations sur un rassemblement de forces de Boko Haram dans la région de Kala. Selon les témoignages recueillis par l’AFP sur place, « un avion militaire a bombardé par erreur Rann au lieu de Kala« .
Médecins Sans Frontière qui agit au Nigeria depuis près de 40 ans a promptement réagi par un communiqué du Dr Jean-Clément Cabrol, directeur des opérations de MSF: « Cette attaque de grande envergure sur des personnes vulnérables qui ont déjà fui l’extrême violence est choquante et inacceptable. La sécurité des civils doit être respectée. Nous demandons instamment à toutes les parties de faciliter les évacuations médicales, aériennes et terrestres, pour les survivants qui ont besoin de soins urgents. »
A.-F. de B. (avec le Monde)