En ce jour de l’ouverture du Sommet des Nations unies pour les réfugiés et les migrants, Amnesty International a organisé un “Sommet d’urgence pour les réfugiés” en plein air juste à côté de la Gare centrale de Bruxelles. L’objectif de ce mini-Sommet était de dénoncer "l’échec lamentable de ce Sommet des Nations unies qui aurait pu mener à la résolution de la crise croissante de l’accueil des réfugiés dans le monde".
Ce lundi 19 septembre, les États membres des Nations unies adopteront un accord défaillant sur les réfugiés en refusant de signer le Pacte mondial sur les réfugiés proposé par le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, qui demandait aux gouvernements de s’engager à accueillir 10 % des réfugiés mondiaux chaque année. Les États adopteront à la place la "déclaration de New York", qui contient des engagements de façade et est totalement dénuée de mesures concrètes de partage des responsabilités. Certains États membres ont ainsi vidé les propositions des Nations unies de toute substance, veillant ainsi à ce que rien ne les oblige à accueillir un nombre spécifique de personnes.
Le 20 septembre, lendemain de l’adoption aux Nations unies de ce texte édulcoré, se tiendra à New York sous l’égide du président Obama un sommet de dirigeants, qui aura pour but d’obtenir de la part des États membres l’engagement spécifique qu’ils proposeront des voies sûres et légales aux réfugiés - chose que la plupart d’entre eux se sont pour l’instant abstenus de faire. Il demandera aussi aux dirigeants de donner des fonds afin d’aider les réfugiés. “Ce lundi 19 septembre, les États membres des Nations unies vont certainement adopter un accord défaillant sur les réfugiés. Le lendemain, mardi 20 septembre, le président américain Barack Obama demandera aux dirigeants de prendre des engagements spécifiques qui aideront à mettre fin aux souffrances des réfugiés dans le monde - un appel qui a pour l’instant été délibérément ignoré” explique Philippe Hensmans, directeur d’Amnesty International Belgique Francophone.
"Nous savons déjà que le sommet des Nations unies est voué à l’échec, et il semble peu probable que le sommet Obama permette de redresser la barre."
Avec ce mini-Sommet d’urgence, l’organisation entend rappeler à notre gouvernement la voie à prendre pour régler cette crise inacceptable de l’accueil des réfugiés dans le monde, et leur rappeler les plus de 40.000 signatures que sa pétition a récoltées en Belgique pour demander notamment l’établissement de voies légales et sûres pour les personnes qui ont besoin de protection et un réel partage de responsabilité entre les États.
Pour en savoir plus
On compte actuellement 21 millions de réfugiés dans le monde, selon le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, et seuls 14 % d’entre eux se trouvent dans les zones les plus riches du monde. À eux six, l’Éthiopie, le Kenya, la Jordanie, le Liban, le Pakistan et la Turquie accueillent un tiers des réfugiés du monde, alors qu’ils ne représentent qu’1,6 % de l’économie mondiale. À l’heure actuelle, seulement 100 000 réfugiés environ sont réinstallés chaque année - dont 90 % par cinq pays (les États-Unis, le Canada, l’Australie, la Norvège et le Royaume-Uni).
Infos: Amnesty.be - Photos: (c) Amnesty International Belgique francophone