L'ancien président israélien Shimon Peres est décédé ce 28 septembre 2016, des suites d'un accident vasculaire cérébal. Âgé de 93 ans, l'ancien leader du Parti travailliste était le dernier représentant de la génération des "pères fondateurs" de l'État hébreu.
Shimon Peres avait raison en 1997 quand il confiait à l'écrivain américain Robert Littell : "Quand on fait partie d'un camp qui est par définition modéré, il ne faut pas s'attendre à beaucoup de hourras, à beaucoup de soutien et à une adhésion totale. Ce n'est qu'après votre mort que l'admiration s'exprime soudain pleinement. Mais quand vous êtes en vie, l'admiration n'existe pas." Depuis que le décès de l'ancien président de l'Etat hébreu a été annoncé dans la nuit de mardi 27 à mercredi 28 septembre, les hommages se multiplient sur la scène internationale.
Beaucoup de déclarations rappellent son engagement pour la paix, aux côtés d' Yitzhak Rabin et de Yasser Arafat, qui leur a valu un Prix Nobel en 1994. Le président américain Barack Obama s'exprimait ainsi cette nuit: "Il y a peu de personnes avec lesquelles nous partageons ce monde et qui changent le cours de l'histoire humaine (...). Mon ami Shimon était une de ces personnes." Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a souligné, pour sa part, la démarche de Shimon Peres pour promouvoir une solution au conflit israélo-palestinien : "Il a travaillé sans relâche à une solution à deux Etats qui permettrait à Israël de vivre en sécurité et en harmonie avec les Palestiniens et la région tout entière". Ban Ki-moon espère que la détermination de M. Peres "serve de guide dans notre travail pour apporter la paix, la sécurité et la dignité aux Israéliens, aux Palestiniens et à tous les peuples de la région".
Sur le plan européen, le travail entrepris par l'ancien chef politique a aussi été salué. Le premier ministre belge rappelait dans son message de condoléances que "C'est un grand homme politique et un véritable artisan de la paix qui nous a quittés. Tout au long de sa vie, Shimon Peres s'est efforcé de mener des politiques pacifiques et de cohabitation dans l'une des régions les plus troublées du monde." Cet engagement pour la paix, l'ancien président israélien l'avait aussi entrepris vis-à-vis de l'histoire du Nazisme. Le président allemand Joachim Gauck exprimait notamment dans son message de condoléance, une grande reconnaissance : "En dépit des atrocités perpétrées (par les nazis) contre sa famille pendant l'Holocauste, Shimon Peres a tendu la main" aux Allemands. "Sa vie au service de la paix et de la réconciliation peut être un exemple pour les jeunes", a encore ajouté M. Gauck. Les funérailles de cet ancien chef d'Etat auront lieu vendredi 30 septembre, en présence de nombreuses personnalités du monde entier.
Au Vatican
En juin 2014, alors qu’il arrivait au terme de son mandat présidentiel, Shimon Peres avait participé à la prière pour la paix organisée par le Pape François dans les jardins du Vatican, deux semaines après la visite du Pape François en Terre sainte. Revenu en visite privée au Vatican quatre mois plus tard, l'ancien chef de l'État hébreu avait suggéré au Souverain Pontife de diriger une «ONU des religions» pour contribuer à l’arrêt des guerres déclenchées par des fanatiques religieux et combattre les mouvements terroristes qui prétendent tuer au nom de Dieu. Il avait aussi été reçu par le Pape François le 20 juin dernier, avec une partie de sa famille.
Dans le cadre de ses différentes fonctions politiques, Shimon Peres avait également rencontré à plusieurs reprises les Papes Jean-Paul II et Benoît XVI.
Greg Burke, directeur de la Salle de presse du Saint-Siège, a toutefois démenti, ce mercredi matin, la participation du Pape François aux obsèques de Shimon Peres, prévues ce vendredi à Jérusalem. Un porte-parole du ministère israélien avait créé une certaine curiosité médiatique en annonçant dans la matinée que le Pape serait présent aux obsèques, ce qui aurait été une première historique, mais le Pape François sera pris par son déplacement en Géorgie. On ne sait pas encore qui représentera le Saint-Siège lors des obsèques de Shimon Peres.
AF de Beaudrap (avec la Libre et Radio Vatican)