"Serviteur de Dieu et de l’humanité". Tel est le titre d’une nouvelle biographie de Benoît XVI, sorti en librairie ce mardi 30 août. L'ouvrage est signé par Elio Guerriero, écrivain et théologien, et préfacé par le pape François. Le Souverain pontife, dans cette préface, rend un bel hommage à son prédécesseur, "dont la présence discrète et la prière pour l’Église constituent un appui et un réconfort" pour son ministère.
Une semaine avant la sortie de cette biographie, Benoît XVI a accordé un entretien à Elio Guerriero, publié sur le site internet du journal italien "La Repubblica". Le pape émérite y évoque, en toute simplicité, sa renonciation et les raisons qui l’ont décidé à poser ce geste historique.
"Après l’expérience des voyages au Mexique et à Cuba (mars 2012, ndlr), je ne me sentais plus capable d’entreprendre un tel voyage", confie Benoît XVI, qui se réfère aux Journées Mondiales de la Jeunesse, prévues à Rio l’année suivante. Événement pour lequel "la présence physique d’un pape est indispensable". "C’est une des circonstances pour lesquelles la renonciation m’est apparue comme un devoir", affirme-t-il simplement, confessant avoir expérimenté les limites de ses forces physiques.
Convaincu dès le début de n’être qu’un "humble et simple ouvrier dans la vigne du Seigneur", le pape émérite prend conscience qu’il ne peut alors faire autre chose "que se remettre entre les mains du Seigneur, et lui faire confiance", comptant sur la présence de la Vierge Marie, des saints, en particulier de ce qu’il nomme ses "compagnons de voyage de toute une vie" : saint Augustin et saint Bonaventure.
Soutien spirituel donc, pour une décision mûrement réfléchie, mais aussi soutien des fidèles. Benoît XVI affirme avoir reçu de nombreuses lettres, "des grands de ce monde", mais également de "personnes humbles et simples", lui faisant part de leurs prières et de leur amitié. Évoquant ses relations avec son successeur, le pape émérite réitère son obéissance et son dévouement, ainsi qu’il l’avait déjà fait par le passé. Benoît XVI avoue avoir ressenti un "sentiment de reconnaissance envers la Providence", à l’annonce de l’élection de Jorge Maria Bergoglio au siège apostolique. "Après deux Papes originaires d’Europe centrale, le Seigneur tournait son regard vers l’Église universelle, et nous invitait à une communion plus étendue, plus catholique", explique-t-il.
Le pape émérite, retiré depuis sa renonciation au monastère Mater Ecclesiae dans les jardins du Vatican, se dit "touché" par la "disponibilité humaine" du pape François. "La bienveillance dont il fait preuve à mon égard, est pour moi une grâce particulière, en cette dernière période de ma vie", affirme-t-il.
Le 9 septembre prochain, le livre-entretien de Benoît XVI lui-même, Dernières conversations, paraîtra en plusieurs langues. Il s’y confie à Peter Seewald, journaliste allemand. Les deux hommes ont d’ailleurs écrit ensemble plusieurs ouvrages: Le sel de la terre (1996), Voici quel est votre Dieu (2000), et Lumière du monde (2010).
Source: Radio Vatican
Photo: le pape émérite Benoît XVI. Source: Photo: flickr/catholicism