Trois ensembles chrétiens figurent parmi les nouveaux sites inscrits en 2016 au patrimoine mondial de l’UNESCO: la cité antique de Philippes en Grèce, où l’apôtre Paul fonda une des premières communautés chrétiennes, les églises arméniennes du plateau d’Ani, aujourd’hui en Turquie, et les cimetières médiévaux en ex-Yougoslavie.
Le Comité du patrimoine mondial tenait sa 40e session à Istanbul, en Turquie la semaine passée. Le programme a été interrompu plusieurs heures, en raison de la tentative de coup d’état qui s’est produite en fin de session, avant de terminer la session in extremis le dimanche 17 juillet. Parmi plusieurs sites nouvellement inscrits sur la liste mondiale du patrimoine mondial de l’Unesco, trois sont liés à l’histoire du christianisme antique et médiéval.
Evangélisée par l’apôtre Paul

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La cité fortifiée antique de Philippes s’étale au pied d’une acropole située dans l’actuelle région de la Macédoine-orientale-et-Thrace, au nord de la Grèce, sur l’ancienne route reliant l’Europe à l’Asie, la Via Egnatia. Fondée en 356 avant J.-C. sous le roi macédonien Philippe II, la ville se développe ensuite comme une « petite Rome » après sa conquête par les Romains lors de la bataille de Philippes, en 42 avant J.-C. Les monuments hellénistiques tels que le grand théâtre et le temple funéraire sont alors complétés par des édifices typiquement romains comme le forum. La ville devient ensuite un centre de la foi chrétienne après la visite de l’apôtre Paul en 49-50. Les vestiges de ses églises sont un témoignage exceptionnel de l’établissement primitif du christianisme.
Ani, la ville aux mille et une églises

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Le site archéologique d’Ani est situé au nord-est de la Turquie sur un plateau isolé, en surplomb d’une rivière constituant la frontière actuelle avec l’Arménie. Cette cité associe des structures résidentielles, religieuses et militaires, caractéristiques d’un urbanisme médiéval construit au fil des siècles par les dynasties chrétiennes puis musulmanes. La ville connaît son apogée aux Xe et XIe siècles lorsqu’elle devient la capitale du royaume arménien des Bagratides et tire sa richesse de la maîtrise des échanges sur l’une des branches de la Route de la soie. Plus tard, sous les suzerainetés byzantine, seldjoukide et géorgienne, elle maintient son statut de carrefour important pour les caravanes marchandes. L’invasion mongole et un séisme destructeur en 1319 marquent le début du déclin de la cité. Ani offre un large panorama du développement architectural médiéval. Elle est surnommée la « ville aux mille et une églises ».
Les tombes médiévales en ex-Yougoslavie

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Les Cimetières de tombes médiévales ‘stećci’ regroupent 30 sites, situés en Bosnie-Herzégovine, en Serbie, au Monténégro et en Croatie. Un stećak (au pluriel: stećci) est une tombe monumentale. Leur nombre est estimé à 60.000 en Bosnie-Herzégovine; et 10.000 autres dans les trois pays voisins. Apparus au XIIe siècle, les stećci ont atteint leur apogée à la fin du XIVe siècle et au XVe siècle, avant de disparaître après l’occupation ottomane.
En 2009, les quatre pays ont proposé conjointement l’inscription des stećci sur la Liste du patrimoine mondial de l’Humanité. Une pareille proposition conjointe constituait une nouveauté.
(cath.ch-apic/com/mp)