Le 8 juillet 2013, le pape François, pour son premier déplacement hors de Rome, se rendait à Lampedusa, la « porte de l’Europe » pour des milliers de migrants. Il y lançait un appel à la solidarité, fustigeant la « mondialisation de l’indifférence ». Trois ans plus tard, des dizaines de milliers de personnes continuent de risquer leur vie en Méditerranée.
Entre janvier et juin 2016, 70.000 migrants sont arrivés sur les côtes italiennes, soit un nombre équivalent aux six premiers mois de 2014 et 2015 selon le ministère italien de l’Intérieur. Mais ils sont de moins en moins nombreux à poursuivre leur route vers le nord de l’Europe. Au 30 juin 2016, les centres d’accueil italien hébergeaient 132.000 demandeurs d’asile, conte 29.000 début 2014.
Des conditions d’hébergement qu’il reste encore à améliorer pour accueillir, comme enjoignait le Saint-Père, « ceux qui cherchent un monde meilleur ». C’est ce qu’explique Giovanna di Benedetto, la porte-parole de l’ONG Save the Children.
Comment la situation a-t-elle évoluée depuis 3 ans?
Il y a trois ans, Lampedusa était le point principal d’accueil en Europe. En octobre, il y a eu deux grands naufrages au large de Lampedusa qui ont mené au lancement de l’opération Mare Nostrum et d’autres opérations italiennes et européennes. Depuis, Lampedusa n’est plus ni l’unique ni le principal centre où arrivent les migrants. Il se trouve désormais en Sicile orientale. Ce sont les ports de Pozzallo, d’Augusta où arrivent les navires militaires, des ONG, qui apportent les migrants sauvés de la mer. Il y en a également dans les Pouilles, en Calabre, en Sardaigne. Il y a donc eu un changement important. Lampedusa reste un lieu symbolique mais n’est plus le principal port d’accostage.
Vous vous occupez des mineurs. Comment a évolué leur situation?
Ils sont plus nombreux à être arrivés cette année et il faut améliorer le système d’accueil. Les mineurs non accompagnés sont conduits vers des centres de premier accueil. Il faut augmenter leur nombre et qu’il y ait également un ajustement qualitatif sur l’ensemble du territoire national. Il faut faire un pas de plus, les structures existent mais elles sont souvent surpeuplées ou ne remplissent pas les conditions adéquates. Il faut créer des règles, des standards, des procédures qui soient harmonisées dans tout le pays.
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