
La présidente Hilde Kieboom de Sant’Egidio à la fin de la messe d’action de grâce (copyright Filip Wieëers – Sant’Egidio)
« Un nouvel amour pour la ville de Bruxelles, pour sa fragilité, pour sa complexité», tel est le constat que dressait Hilde Kieboom de Sant’Egidio, mardi soir à l’issue d’une messe d’action de grâces présidée par l’archevêque Mgr Jozef De Kesel en l’église des Riches-Claires en plein centre de la capitale.
Cette célébration était organisée à l’occasion du 48e anniversaire de Sant’Egidio, dont Hilde Kieboom est la présidente pour la Belgique et vice-présidente au niveau mondial. « Les signes de solidarité après les attentats du 22 mars témoignent du début d’une autre manière de concevoir Bruxelles, de concevoir cette ville comme lieu privilégié du vivre-ensemble », a-t-elle poursuivi, faisant entre autres référence aux réactions conjointes du comité ‘Together in Peace’ regroupant des représentants des différents cultes et de la laïcité de notre pays. Pour rappel, Sant’Egidio assure la coordination de ce comité qui a notamment organisé un tournoi interconvictionnel de football pour jeunes, le 20 avril dernier à Molenbeek. « De nombreux habitants nous ont exprimé leur émerveillement d’avoir choisi leur commune tellement éprouvée pour y organiser un événement plein de joie et d’espérance. J’ai entendu là une soif de messages positifs et inclusifs et une recherche de modèles de vivre-ensemble dans la diversité », a souligné la présidente de la communauté Sant’Egidio.
Dans son homélie, l’archevêque de Malines-Bruxelles, Mgr Jozef De Kesel, a rappelé qu’avec le Christ il est impossible de cacher une ville sur le sommet d’une montagne. « Il ne faut pas chercher la visibilité pour elle-même ou comme un but en soi. ‘Ne le faites pas pour être vus, mais pour Celui qui voit dans le secret », disait Jésus. « Mais faites-le, soyez le sel de la terre, engagez-vous dans le monde, soyez aux côtés de ceux et celles qui sont dans le besoin, pour ceux et celles qui sont méprisés, marginalisés et ne comptent pas. Et le monde verra vos œuvres et il découvrira Dieu. »
Pour le président de la Conférence épiscopale belge, l’image « du sel du monde » est pleine de sens. « Le sel donne de la saveur et empêche la décomposition. Mais il peut aussi perdre sa saveur et sa force. Alors il n’est plus bon à rien. Voilà le sort d’une communauté, d’une Eglise qui se replie sur elle-même, qui dénature sa mission. Restons doux et humbles de cœur, artisans de paix et miséricordieux. Oui, sel de la terre et lumière du monde, en partage avec tous les autres croyants, avec nos amis juifs et musulmans, avec toutes les convictions et avec tous les hommes de bonne volonté », a encore précisé le primat de Belgique, .
Benoit Lannoo