Ce mercredi 14 juin 2016, l'archevêché de Malines-Bruxelles a publié un communiqué circonstancié par lequel il signale que la fraternité ne sera plus accueillie dans le diocèse à partir de la fin du mois de juin. Toutefois, l'expérience de l'église Sainte Catherine se poursuit.
Dans son communiqué, l'archidiocèse de Malines-Bruxelles rappelle d'abord que la Fraternité des Saints Apôtres a été érigée en 2013 sous la forme d'une "association publique de fidèles cléricale" de droit diocésain et qu'ainsi elle relève de la responsabilité de l’Archevêque de Malines-Bruxelles.
La Fraternité compte jusqu’à présent 27 membres, dont 6 prêtres et 21 séminaristes parmi lesquels un diacre. "De ces 27 membres, 21 résident en Belgique et 6 en France, plus précisément dans le diocèse de Bayonne. La majorité des membres est actuellement originaire de France", poursuit le communiqué.
Mais, si l’objectif de cette Fraternité est en particulier de sensibiliser des jeunes gens à la beauté de la vocation et du ministère de prêtre diocésain, l'archidiocèse rappelle que "répondre à la vocation à devenir prêtre diocésain ne signifie pas nécessairement de se retrouver seul : le prêtre peut compter sur le soutien et la solidarité de frères, avec lesquels il forme une fraternité. Il faut souligner combien cette option fondamentale est précieuse pour la vie du prêtre aujourd’hui".
Toutefois, selon l'archidiocèse, "cette initiative pose cependant problème, lorsqu’on constate que la plupart des séminaristes de la Fraternité des Saints Apôtres viennent pour l’instant de France où de nombreuses régions connaissent un manque cruel de prêtres". Et même s'il se pourrait que le nombre de séminaristes belges, tant néerlandophones que francophones, augmente au fil du temps, l'archidiocèse juge que cette perspective n’est pas à promouvoir dans les circonstances actuelles, car elle manifeste un grave manquement à la solidarité entre évêques. "Pour cette raison, l’Archevêque de Malines-Bruxelles a décidé de ne plus accueillir la Fraternité des Saints Apôtres dans son diocèse, à partir de fin juin 2016", stipule le communiqué.
Cette décision de Mgr Jozef De Kesel est le fruit d’un long discernement avec ses évêques auxiliaires et son Conseil épiscopal, ajoute le communiqué, qui rappelle qu'une commission spéciale avait rencontré au préalable tous les membres de la Fraternité résidant en Belgique. Et de préciser: "Les évêques de Belgique, consultés par l’Archevêque sur cette décision, la soutiennent, de même que les instances responsables du Saint-Siège."
Il fait rappeler que fin mai, un "rescrit" du pape François daté du 20 mai 2016 et entré en vigueur le 1er juin, indiquait "qu'ériger un institut de vie consacrée dans un diocèse requerra désormais l’autorisation préalable de Rome". En publiant ce document, l’objectif visé par le pape était principalement "d’éviter que ne soient érigés au niveau diocésain de nouveaux instituts sans un discernement suffisant ".
Quid pour les membres de la Fraternité?
S'il est assuré que les prêtres et diacre ordonnés pour servir dans l’archidiocèse de Malines-Bruxelles le resteront, conformément aux prescriptions du droit de l’Eglise, les séminaristes, s’ils le souhaitent et s’ils répondent aux conditions fixées pour la formation des prêtres dans l’archidiocèse, peuvent continuer leur formation au séminaire diocésain.
Il est encore précisé que lorsque l’Archevêque les nommera à différentes fonctions, "il s’efforcera de respecter ce qui leur était cher lorsqu’ils ont adhéré à la Fraternité".
Le communiqué mentionne aussi que, contrairement à ce que des rumeurs ont pu faire croire il y a quelques semaines, le souhait de Mgr De Kesel est que "l’expérience à Ste Catherine puisse se poursuivre."
J.J.D.
Pourquoi cette décision et de qui émane-t-elle? Ecoutez ci-dessous les explications du père Tommy Scholtes, attaché de presse de la Conférence épiscopale de Belgique.