Hier, dans le cadre de la journée internationale contre la torture, et alors qu’on fêtait les 35 ans du fonds des Nations unies pour les victimes de la torture, le comité francophone d’Amnesty International Belgique rappelait son combat à travers une campagne de street art dans les rues de Bruxelles. Aux Amériques, l’évêque de Tapachula (Chiapas, Mexique), Mgr González González, a souligné l’importance du respect de la dignité humaine dans la recherche de la vérité auprès de personnes suspectées d’un crime lors de son homélie, hier à la messe dominicale.
Le pochoir « Amnesty is watching you » réalisé par le collectif de street-artistes Propaganza
Ce 26 juin, à l’occasion de la Journée internationale pour le soutien aux victimes de la torture, une cinquantaine de militants d’Amnesty International a parcouru 10 kilomètres à vélo pour rejoindre les cinq ambassades des Etats ciblés par la campagne « Stop Torture » de l’organisation, et dénoncer les actes de torture et de mauvais traitements qui sont encore trop souvent pratiqués dans ces pays.
Les cyclo-militants ont circulé entre les ambassades des Philippines, du Maroc, du Mexique, du Nigéria et d’Ouzbékistan, dans les boîtes aux lettres desquelles ils ont déposé au total plus de 150.000 signatures en faveur d’individus victimes de torture. Un pochoir « Amnesty is watching you » réalisé par le collectif de street-artistes Propaganza a été tagué devant chacune des ambassades pour rappeler aux autorités concernées qu’Amnesty International ne relâche pas sa vigilance et continuera à dénoncer publiquement les actes de torture et de mauvais traitements.
« Si nous nous réjouissons de ces pas en avant (Ndlr: aux Philippines et au Mexique), nous n’oublions pas que des victimes sont toujours derrière les barreaux sans que leurs allégations de torture ne soient prises en compte. C’est notamment le cas du Belgo-marocain Ali Aarass, qui continue de croupir dans sa cellule, au Maroc. Pour lui et pour tous les autres, nous nous mobilisons à l’occasion de cette Journée internationale, et nous nous mobiliserons chaque fois que ce sera nécessaire », conclut Philippe Hensmans, directeur de l’antenne francophone d’Amnesty International en Belgique.
«La torture n’est pas seulement utilisée comme moyen pour extorquer une confession ou des informations mais également pour infliger une douleur, pour faire souffrir, pour punir (…)»

La torture de Cuauhtémoc – Leandro Izaguirre (1867 – 1941)
«Il est essentiel de renforcer la conscience de la nécessité d’une véritable préparation professionnelle de tous ceux qui sont responsables de mener les enquêtes relatives aux crimes au sein de notre société, afin qu’en respectant la dignité de la personne humaine, ils soient en mesure d’arriver à la vérité des faits. Dans le cas contraire, leur travail reviendrait seulement à ‘fabriquer des coupables’ en libérant les criminels»: telle est la pensée centrale exprimée par S. Exc. Mgr Leopoldo González González, évêque de Tapachula au Chiapas, lors de la messe dominicale d’hier, en référence à la journée internationale de soutien aux victimes de la torture.
Mgr González González a rappelé qu’au Mexique, «la torture n’est pas seulement utilisée comme moyen pour extorquer une confession ou des informations mais également pour infliger une douleur, pour faire souffrir, pour punir, comme dans le cas des prisons de haute sécurité qui prévoient l’isolement complet du détenu. L’absence de contact humain provoque une grande souffrance mentale et physique. Ainsi, vient s’ajouter une douleur supplémentaire à la peine infligée par la décision de justice», a conclu l’évêque. Dans les prisons du Mexique, selon la presse locale et les associations pour les droits fondamentaux, les cas de violence de la part des autorités ou des responsables de la sécurité ne voient pas leur nombre diminuer.
MK/Amnesty International Belgique-fr/FIDES
Plus d’infos:
- Journée internationale pour le soutien aux victimes de la torture
- The United Nations Voluntary Fund for Victims of Torture
- Le collectif de street-artistes Propaganza