Le Secrétariat de l’enseignement catholique flamand (KOV) veut davantage s’ouvrir à l’islam et aux autres convictions religieuses et philosophiques à l’école. Il travaille ainsi sur un projet d'école de dialogue.
C'est un projet sacrément audacieux qu'envisage le KOV avec ces écoles de dialogue. Cela se traduirait en effet pour les élèves de confession musulmane par la possibilité d'avoir des salles de prières, l'autorisation du port du voile ou des cours de religion islamique. Et en attirant ainsi davantage d’élèves de confession musulmane, l'enseignement catholique flamand estime que cela renforcera l’identité catholique de l'établissement. "Nous voulons que les écoles réfléchissent activement à la manière dont elles travaillent l’aspect de la pluralité. On peut beaucoup apprendre de l’autre afin d’en apprendre plus sur soi-même" explique Lieven Boeve, directeur-général de l’enseignement catholique, sur la VRT. Dans une école de dialogue, les symboles de l’autre ont tout à fait leur place rajoute-il. Le but n’est pas de convertir mais bien de s’ouvrir à l’autre.
Ce faisant, il y a aussi une volonté de se distancer de l’enseignement officiel, qui interdit toujours le port du voile par exemple. Selon Lieven Boeve, "on ne remarque plus l’alternative que représentent les écoles catholiques par rapport aux écoles non-catholiques". Il espère que parmi les 2200 écoles de dialogue beaucoup réagiront avec créativité et initiative.
Rien de fait
Un tel projet risque de faire beaucoup de bruit mais "rien de concret n'a encore été décidé concernant l'introduction de mesures relatives à la présence de lieux de prières pour les musulmans, l'autorisation du port du voile ou l'introduction d'un cours libre consacré à l'islam dans les écoles catholiques", a réagi Olivier Lins, le porte-parole de Mgr Johan Bonny , évêque référent pour l'enseignement catholique flamand au sein de la conférence épiscopale. Le porte-parole qualifie les plans de Lieven Boeve de "ballon d'essai". "On discute en effet depuis longtemps à propos des fameuses écoles du dialogue, a ajouté le porte-parole de l'évêque anversois, et ce que dit Lieven Boeve n'est pas neuf", mais aucune décision n'a encore été prise par les instances compétentes sur ce sujet.
P.G.
