Le Père Jean-Baptiste Raty a, depuis quelques semaines, un surnom… détective! Il a retrouvé la trace de deux tableaux qui faisaient partie du retable de la Passion de Bouvignes. Ce morceau du patrimoine du diocèse de Namur avait disparu depuis plus de cinquante ans…
Une sacrée histoire que celle de ce retable de la Passion de l’église de Bouvignes. Une œuvre selon la Maison du patrimoine médiéval mosan qui date du 16e siècle et qui est attribuée aux Ateliers d’Anvers. Un retable, c’est un meuble placé derrière l’autel et utilisé pour ranger les objets liturgiques. Au fil de l’histoire, les retables se font toujours plus beaux, plus précieux. De véritables oeuvres d’art comme celui de Bouvignes composé d’une série de panneaux tout peints. Les peintures? Une iconographie de la vie du Christ ou encore de la Vierge et des saints.
Le Père Jean-Baptiste Raty (la photo), desservant de la paroisse de Bouvignes est un passionné de notre patrimoine. Le retable de Bouvignes, il le connaît bien et tout particulièrement son iconographie. Un retable classé au patrimoine exceptionnel de Wallonie auquel il manquait des tableaux. Disparus, volés, brisés… tout était envisageable.
Il était là…
Comme il le fait régulièrement, le Père Jean-Baptiste Raty surfait sur le site des salles de vente lorsque son regard a été attiré par un tableau. Il n’y a d’abord pas cru. Mais non il ne se trompait pas! Il s’agissait bien d’un des tableaux manquants du retable. Il a alerté le conseil de fabrique de sa découverte et finalement, la décision a été prise de contacter la police judiciaire fédérale, cellule Art Research Team en charge des vols et trafics d’œuvre d’art. Il n’y avait pas de temps à perdre puisque la vente devait avoir lieu quelques jours plus tard.
Lorsque la police de Bruges est arrivée dans la salle de vente elle n’a pas retrouvé un mais deux tableaux en provenance de Bouvignes. « Quand le commissaire Verhaegen m’en a informé, j’étais tout simplement scotché », raconte le Père Raty. Comment étaient-ils arrivés là? Mystère. On sait qu’ils se trouvaient dans une habitation dont les occupants sont décédés. Les héritiers ne voulaient pas des tableaux… ils les ont mis en salle des vente. On connaît la suite.
Le Père Jean-Baptiste est aujourd’hui encore plus que jamais convaincu de l’importance de procéder à un inventaire des tableaux, sculptures, objets liturgiques… Les tableaux retrouvés à Bruges sont repris dans l’inventaire réalisé, en 1943, par l’IIRPA. Et cela équivaut pour une fabrique d’église à un titre de propriété. Voilà qui peut être précieux. Il y va de la sauvegarde d’un patrimoine.
Texte et photos: Diocèse de Namur