La crise politique au Brésil à travers le regard d’Entraide et Fraternité


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La crise politique au Brésil à travers le regard d’Entraide et Fraternité
Par La rédaction
Publié le
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Dilma RousseffEntraide et Fraternité se pose en porte à faux complet avec la campagne de réaction au gouvernement fédéral brésilien et sa présidente, Dilma Roussef.

A travers un communiqué de presse, l’association Entraide & Fraternité (E&F) livre une analyse alternative de la crise politique qui secoue le Brésil depuis quelques mois. Contrairement à ce que rapportent les médias internationaux, ce serait une véritable "révolution conservatrice" qui serait derrière le "soulèvement populaire contre la corruption" menée contre la présidente Roussef (photo) et son gouvernement de gauche, estime E&F.

"Ce qui se passe actuellement au Brésil nous inquiète vivement : alors que les médias du monde entier nous parlent d’un « soulèvement populaire contre la corruption », il semble plutôt que se trame un véritable coup d'Etat pour ramener au pouvoir les forces conservatrices et néo-libérales du pays", stipule le communiqué d'Entraide & Fraternité.

La droite brésilienne, alliée aux élites économique et sociale du pays, profiterait en effet du discrédit qui frappe le parti travailliste et la coalition au pouvoir (PT - Partido dos Trabalhadores) pour revenir au gouvernement et enterrer les acquis sociaux de la période Lula. Dans un contexte de ralentissement économique et de corruption politique dans l’affaire Lava Jato/Petrobras, les forces militantes néolibérales auraient réussi, selon Entraide & Fraternité, à attirer dans leurs défilés une partie de la population déçue par leurs dirigeants aux cris de "Dilma dehors!", "Destitution maintenant!", "Lula en prison".

Relayée par les médias et soutenue par une partie du monde judiciaire, cette réaction conservatrice effraye et inquiète Entraide & Fraternité. Ce seront tous les indigents du Brésil qui trinqueront si le PT est exclu et ses réformes enterrées. L’avis est confirmé par l'évêque de Goiás, Mgr Eugène Rixen, d'origine belge et proche de l’association. Celui-ci précise que la droite vit très mal les frustrations dues aux dernières élections présidentielles et au trop long mandat de la gauche au gouvernement fédéral. Le scandale lié à l’affaire Petrobras concernerait beaucoup de partis brésiliens, juge encore l'évêque, et ce que l’on reprocherait surtout à la présidente Roussef, c’est de ne pas avoir tenu compte du Congrès National pour emprunter de l’argent aux banques publiques afin de financer des projets sociaux.

La presse, presque entièrement dans le camp de l’opposition, en profiterait donc pour attaquer le gouvernement, estime encore Mgr Rixen, qui précise que toute la classe politique brésilienne est gangrenée par la corruption. Il faut, selon lui, attendre la suite de la procédure d’"impeachment" déposée au parlement par une majorité de députés pour juger de la situation, s’il elle dégénérera ou pas.

Dans tous les cas, c’est une importante réforme du monde et des institutions politiques brésiliennes qui est espérée.

M.K.


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