Après le succès de ‘La Route des Coquelicots’, les auteurs Véronique Biefnot et Francis Dannemark ont à nouveau collaboré ensemble. Ils viennent de sortir un nouveau roman: Kyrielle Blues. Le thème? La transmission d’un héritage bien plus que matériel.
C’est l’histoire de Nina, la quarantaine, qui vient de perdre son papa, Teddy, un pianiste de jazz réputé qui l’a élevée seul. Elle a rendez-vous chez le notaire, afin qu’il lui lise les dernières volontés de son père. Mais cette lecture va réveiller et libérer énormément de choses en elle. Un thème auquel on ne peut rester insensible puisque l’on est tous confrontés, tôt ou tard, à la perte d’un parent. C’est un véritable bouleversement sentimental et personnel. Les sentiments explosent, cela passe de la tristesse aux grandes joies lorsque qu’on se remémore des souvenirs, des secrets de famille sont révélés, des petites rancœurs se dévoilent… Les auteurs voulaient évoquer la transmission: « Le personnage de Nina ne veut pas d’un héritage. Elle a un rapport fort et un petit peu conflictuel avec son père. C’était son papa, mais aussi sa seule famille. Elle se sent doublement abandonnée. Elle est en colère contre lui en vérité, elle lui en veut. Il l’a laissée tomber et au fond ce n’est pas la première fois. Donc, ce rendez-vous chez le notaire est très douloureux. Mais elle va découvrir, au fil de la lecture du testament, qu›il lui lègue bien d’autres choses que des objets ». Des secrets de famille vont resurgir et dès lors, des questions se poseront: une fois qu’on a découvert certaines vérités, comment modifient-elles la vision de la vie? Est-ce que l’on peut prendre un nouveau départ? Des questions qui font l’objet de la seconde partie du roman, dans laquelle on retrouve un an et demi plus tard, les protagonistes avec l’héritage qu’ils ont reçu.
L’écriture à quatre mains
C’est depuis le printemps 2013 que les deux écrivains Véronique Biefnot et Francis Dannemark collaborent. Un jour, ils se sont dit « et si on s’essayait à l’exercice ensemble? » Et comme leur premier test s’est très bien passé, qu’ils ont pris énormément de plaisir à rédiger l’un avec l’autre, ils se sont lancés dans l’aventure. « Il y a eu plusieurs étapes, on a chacun travaillé sur le roman de l’autre. Et puis un jour, j’ai proposé à Véronique de partager nos personnages. C’est quelque chose qui ne se fait jamais. Il paraît que c’est un cas unique. » Les auteurs participent donc tous les deux à chaque étape de l’écriture du roman. Du rêve au scénario, de la préparation à la rédaction, de la relecture à la réécriture. « On travaille ensemble de A à Z. On ne voulait pas que l’un écrive une partie, et l’autre une autre partie. Quand c’est signé Biefnot Dannemark, c’est un autre auteur. Le ton est d’ailleurs très différent. C’est tout un travail d’apprentissage. Ce sont des défis. Laisser ses tics, ses manies, ses habitudes au profit d’une histoire qu’on aime profondément tous les deux. Ça veut dire mettre son ego de côté et se mettre au service des personnages et de l’histoire. »
Et ce qui fait le plus plaisir à ces deux auteurs, c’est lorsqu’un lecteur tourne la dernière page de son livre avec un grand sourire aux lèvres. Leurs romans sont adaptés à tous les publics, ils n’excluent personne. « On a envie que chacun puisse lire nos livres – de la personne qui va faire des ménages au médecin qui lit entre deux consultations. On a des lecteurs qui, à part ça, lisent Marc Levy, et d’autres Virginia Woolf et ça c’est une victoire pour nous ».
Les auteurs Biefnot et Dannemark racontent des histoires dans le but de toucher les gens. Emouvoir, donner du courage et de l’optimisme au lectorat. Cela ne les intéresse pas qu’on referme un de leurs livres en se disant « c’est bien écrit ». Non, ce qu’ils cherchent à transmettre, c’est l’émotion. Et c’est cette émotion qui leur permet alors d’aborder certains thèmes importants.
Aller plus loin que la lecture
Les lecteurs de ‘La route des Coquelicots’ trouvent à la fin de leur livre un cd qui contient une version audio de l’histoire lue par les deux auteurs. Ce qui ravit aussi bien les personnes qui ont des longs trajets à faire en voiture que les malvoyants qui peuvent, de cette manière, « lire » les livres et s’imprégner de l’histoire autrement.
Les lecteurs de Kyrielle Blues peuvent, eux, s’évader à travers les dessins de Véronique Biefnot. Au fil des pages, ils découvrent une cinquantaine d’illustrations, réalisées à l’aquarelle et à l’encre, le tout dans de magnifiques nuances de bleu. C’est la couleur de l’horizon et du jazz. Les auteurs avaient envie de faire un roman à l’ancienne.« On avait un rêve, on avait feuilleté des romans anciens, et on avait envie d’offrir la même chose à nos lecteurs. Ce n’est pas seulement des illustrations, c’est une dimension nouvelle. C’est une autre façon de rentrer dans le roman. C’est vraiment des ambiances, une atmosphère ».
Parce qu’il y a toujours des perspectives dans la vie
Kyrielle Blues invite à partir des petits et des grands drames de la vie et à se poser les bonnes questions. La situation de Nina, l’héroïne, démontre qu’il faut parfois prendre un temps d’arrêt dans sa vie et regarder en arrière pour évaluer les choix qu’on a posés. « Malheureusement, les grandes étapes de la vie comme la naissance, la mort, sont les bons moments pour faire ça. Ce sont des bilans ». Un roman sentimental donc, mais truffé de rebondissements et de rencontres. Et lorsqu’il y a une rencontre, « alors les rails changent de direction. On a voulu montrer tout ce qui se passe autour d’un évènement qui se produit. Teddy meurt, Nina remonte dans le Nord pour aller écouter un notaire. C’est fermé, c’est un huis-clos. Et finalement pas du tout, à partir de là, tout va s’ouvrir. »
Natacha COCQ
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