Laissée sans voix par les déclarations récentes du bourgmestre de Knokke à propos des migrants, la Ligue des familles a décidé de prendre une part active dans l'accueil des familles migrantes. L'organisation qui défend les familles plaide avec insistance pour "un accueil digne pour chacun, un passage sécurisé et un débat serein."
La Ligue dénonce d'abord les mensonges véhiculés par les personnalités qui s'expriment violemment sur ce sujet. "Les migrants ne sont pas un danger pour nous, a déclaré Delphine Chabert, secrétaire politique de la Ligue des familles, dans un communiqué. "Nous sommes loin de l’invasion: 1,5 million de réfugiés arrivent en Europe pour une population supérieure à 500 millions." Pour la Ligue, l'argument budgétaire ne tient pas davantage. "La Banque Nationale de Belgique a vérifié les capacités de l’économie belge à 'encaisser la crise migratoire'", souligne Delphine Chabert.
La Ligue des familles interpelle ensuite sur l'aspect humain de cette crise migratoire. "Ces personnes qui arrivent chez nous ont traversé plusieurs pays, passé des frontières toujours plus difficiles à franchir, risqué leur vie, dépensé ce qui leur reste pour payer les passeurs et vécu dans des conditions épouvantables."
Et de souligner que, selon l’ONU, un tiers d’entre elles sont des femmes et des enfants, souvent en grande vulnérabilité, mais aussi que certains des enfants sont seuls: "ce sont des Mineurs Etrangers Non Accompagnés, livrés à eux-mêmes et en proie aux réseaux criminels d’exploitation. De leur côté, les femmes sont exposées à des violences extrêmes. Environ 12% voyagent enceintes et certaines accouchent durant le trajet, sans accès aux soins. Elles sont aussi victimes de violences, d’agressions sexuelles et d’exploitation."
Dans ce débat, la Ligue des familles propose donc de mettre toutes ces ressources au service de l'accueil des familles migrantes. Elle entend mettre d'abord la priorité à la protection de tous les enfants, particulièrement des mineurs étrangers non accompagnés. Ils sont plus de 5.000 à être arrivés en Belgique en 2015 et à ne pas tous bénéficier de conditions de vie décentes. La Ligue des familles insiste également sur la nécessité de scolariser tous ces enfants.
Ensuite, l'association de défense demande une protection des femmes par l’accueil dans des structures adaptées. Cela implique, à ses yeux, la fermeture des camps-bidonvilles et un hébergement décent et sécurisé pour chacun. Enfin, elle demande la mise en place d’un passage sûr et légal pour les migrants. Plutôt que de rester dans des généralités, l'organisation familiale organise actuellement des rencontres publiques pour répondre ensemble aux besoins concrets des familles migrantes. Que ce soit ce soir à Jodoigne, ou à Marche-en-Famenne, La Louvière, Namur et Bruxelles, ces débats seront l'occasion de mettre des mots concrets sur une problématique européenne. Toutes les infos pratiques sur le site liguedesfamilles.be/accueil-migrants.
A-F. de B.
