Alors qu’un sommet européen sur la crise des migrants avait lieu aujourd’hui à Bruxelles, les évêques européens, réunis en assemblée plénière, ont tenu à réaffirmer l’importance du Projet européen pour la paix dans le monde. Pour gérer les flux et garantir la sécurité, les évêques exhortent à miser davantage sur les valeurs fondamentales, plus que sur des stratégies concrètes. Selon le cardinal Reinhard Marx, président de la Comece, l’Union européenne traverse une crise de solidarité et de confiance.
Au-delà de la crise migratoire, une réflexion approfondie s’impose sur les déséquilibres économiques et financiers. L’accueil et la répartition des réfugiés, en particulier de ceux qui fuient la guerre en Syrie, ont accentué des tensions qui divisaient déjà les pays membres de l’UE. La méfiance et les récriminations paralysent les actions concrètes qu’il faudrait entreprendre ensemble. Que va devenir l’Europe, s’interroge l’archevêque de Munich en évoquant notamment le referendum prévu au Royaume Uni et les risques d’un Brexit. Pour faire face aux défis actuels, l’Europe doit parvenir à parler d’une seule voix. La cohésion des européens, selon les évêques, est le grand défi de notre temps. La valeur ajoutée de l’Europe ne se mesure pas en euros et en centimes : la coexistence pacifique des peuples et la libre circulation des personnes sont des valeurs, des idées et ne doivent pas être traitées comme des marchandises.
Face à la crise migratoire, soulignent encore les évêques de l’Union européenne, il faut œuvrer en amont, en s’efforçant de pacifier la Syrie. Dans le contexte actuel, les évêques européens estiment qu’il est urgent de faire entendre la voix de l’Eglise catholique notamment au sujet des réfugiés. Le bilan du travail effectué par la sous-commission pour les migrations et l’intégration, présidée par un évêque autrichien, sera publié d’ici la fin du mois.
Le prix Charlemagne au pape François
Au terme de leur assemblée plénière, les évêques ont annoncé que le prix Charlemagne (décerné depuis par la ville d’Aix-la-Chapelle à des personnalités remarquables qui se sont engagées pour l’unification européenne) serait remis au Pape François le 6 mai au Vatican. C’est la 2° fois depuis la création de ce prix qu’un pape est récompensé. En 2004, Jean-Paul II avait reçu un prix Charlemagne extraordinaire.
Fr. Olivier Poquillon, futur secrétaire général
Par ailleurs, durant cette même assemblée plénière de printemps, les évêque de la COMECE ont élu deux vice-présidents supplémentaires : Mgr. Czeslaw Kozon, évêque de Copenhague (Scandinavie), membre de la COMECE depuis 2007, ainsi que Mgr. Rimantas Norvila, évêque de Vilkaviškis (Lituanie), membre de la COMECE depuis 2005.
Les évêques ont en outre nommé un nouveau secrétaire général pour un mandat de trois ans. Le Frère Olivier Poquillon OP, Prieur du couvent des dominicains Saint Pierre Martyr à Strasbourg, prendra ses fonctions de secrétaire général de la COMECE dans quelques mois. Il remplacera le Père Patrick H. Daly en poste ces quatre dernières années.
Le Frère Olivier Poquillon OP est né en 1966 à Maison-Laffitte. Après des études en droit public et international, il est entré au noviciat chez les dominicains en 1994 et a entamé des études de théologie catholique. Après sa profession solennelle en 1998, il a été ordonné prêtre en 2001.
Le Frère Olivier Poquillon a travaillé comme expert auprès de la Mission du Saint-Siège auprès du Conseil de l’Europe, comme aumônier militaire en Bosnie-Herzégovine et au Tchad ainsi que comme Président de la commission francophone Justice et Paix. Il a passé une année en Irak, de 2003 à 2004, comme chargé de cours à la faculté de lettres de l’Université de Mossoul. De 2008 à 2013, il a été Délégué permanent de l’Ordre prêcheur auprès des Nations-Unies, à Genève. Il est depuis 2013 Prieur du couvent des dominicains Saint Pierre Martyr à Strasbourg et poursuit ses activités, notamment comme expert du Saint-Siège auprès du Conseil de l’Europe et de conseiller de la délégation de l’Ordre des dominicains auprès de l’ONU.
Radio Vatican