Social : l’incapacité de travail plus coûteuse que le chômage


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Social : l’incapacité de travail plus coûteuse que le chômage
Par Pierre Granier
Journaliste de CathoBel
Publié le - Modifié le
2 min

Medecin-consultationLa réforme du chômage et des pensions mais aussi l'augmentation des dépressions ont fait gonfler la facture due aux incapacités de travail. Elle dépasse désormais celle du chômage.

Même si les chiffres de l’Institut national d’assurance maladie-invalidité (Inami) ne sont pas encore tous connus, c'est déjà une certitude: 2015 sera une année historique pour la sécurité sociale belge. Pour la première fois de son histoire, les dépenses liées à l'incapacité de travail ont été supérieures aux dépenses de chômage: 6,358 milliards d'euros, contre 6,244 milliards. Les gestionnaires de la Sécu ne sont pas surpris par ce fait qui était inévitable au vu des tendances des dernières années. L'invalidité est en hausse constante. Depuis 2010, le nombre de personnes indemnisées pour un congé de maladie de moyenne ou de longue durée a en effet augmenté de plus de 25%. Parallèlement, le nombre de chômeurs indemnisés a tendance à diminuer en raison non pas de la reprise de l'activité économique mais du durcissement des régimes de pension ou de chômage. On compte environ 63.000 chômeurs en moins qu'en 2000.

Sortir du système binaire malade/pas malade

"La sécurité sociale fonctionne comme des vases communicants", commente, dans la Libre Belgique, François Perl, le directeur-général du service des indemnités de l'Inami. Quand on durcit les règles dans les régimes de pensions ou de chômage, on augmente le nombre de personnes susceptibles de toucher une indemnité d’incapacité de travail ou on allonge la période durant laquelle elles en bénéficieront.
Cela dit, il n'y a évidemment pas ici un renvoi automatique vers l’invalidité car cette dernière reste soumise à l’accord du médecin-conseil de la mutuelle. Par ailleurs, de nouvelles formes de maladies se sont développées récemment, dont la dépression, première cause d’invalidité désormais.
Selon M. Perl, le défi est à présent "de réintégrer les malades de longue durée sur le marché du travail, quand c’est possible et sur une base volontaire, en facilitant le travail à temps partiel et les allers-retours entre période de soins et de travail. Et ainsi, de sortir de ce système binaire malade/pas malade".

P.G. (d'après la Libre Belgique)

Catégorie : Belgique

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