Mgr De Kesel : “C’est aussi aux citoyens de s’engager”


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Mgr De Kesel : “C’est aussi aux citoyens de s’engager”
Par Pierre Granier
Journaliste de CathoBel
Publié le - Modifié le
3 min

Mgr De Kesel (c) Charles De ClercqMgr de Kesel était l'invité de Bel-RTL ce matin. Outre le sens du carême qui vient de s'ouvrir pour les chrétiens, l'archevêque est aussi revenu sur deux importants sujets d'actualité: l'accueil des réfugiés et sur le débat sur la laïcité de l'Etat.

En ce mercredi des Cendres ouvrant le carême, Mgr De Kesel a pu en quelques mots indiquer quel était le sens que les chrétiens donnaient à cette période du carême. A savoir, un temps d'ouverture aux autres en particulier envers les plus pauvres - au sens large et pas seulement économique. Il s'agit, de manière générale, de prendre soin de ceux que l'on oublie parfois. "C'est aussi un moment de plus grande attention à la prière et un temps de partage", a ajouté le primat de Belgique. "Tout le monde doit vraiment se poser la question de ce dont il a vraiment besoin", a indiqué Mgr De Kesel, invitant ainsi chacun à donner son superflu. De même, l'archevêque de Malines-Bruxelles s'est refusé à vouloir donner une priorité alors que beaucoup de citoyens estiment que l'Etat devrait d'abord s'occuper des sans-abri belges avant de venir en aide aux réfugiés. "Il faut respecter chaque être humain. Prendre soin des Belges qui sont dans le besoin est une évidence, a réagi l'archevêque. Mais il faut aussi comprendre que tous ces réfugiés qui ont fui la Syrie ou l'Irak sont à la fois dans le besoin et en danger." Pour Mgr De Kesel, on ne peut pas leur demander de patienter en attendant qu'on ait réglé nos problèmes avec "nos" pauvres. Et d'ajouter: "Ce n'est pas seulement à l'Etat de s'engager. C'est aussi aux citoyens! Nous devons nous ouvrir. Une société qui se referme sur elle-même n'est pas un bon signe."
Invité à commenter la fameuse déclaration du gouverneur de Flandre occidentale ("Ne nourrissez pas les réfugiés"), Mgr de Kesel a reconnu évidemment qu'on ne pouvait pas dire de telles choses et, connaissant M. Caluwé, pense que ce dernier regrette ses propos.

"Vouloir privatiser la religion n'est pas un bon signe"

Pour le nouveau président de la Conférence des évêques belges, un autre mauvais signe donné par la société est sa tendance à "privatiser la religion", sans droit de cité dans le domaine public, où même la visibilité pose problème. Alors que la Chambre a ouvert un débat sur la laïcité de l’Etat, Mgr De Kesel estime que "c’est au moment où la différence se manifeste que le respect commence". Et d'interroger: "En quoi cela me dérange de voir quelqu’un porter une kippa?"
En toile de fond de la révision constitutionnelle, il y a la limitation du port de signes convictionnels dans l’espace et la fonction publics, voire l’inscription de la laïcité de l’Etat dans la Constitution, plutôt que sa neutralité. A ce sujet, Mgr Jozef De Kesel a rappelé que s'il était tout à fait d’accord avec le principe de la séparation entre l’Eglise et l’Etat, en revanche, il s'oppose à l'idée d'un Etat laïque. Selon lui, "L'Etat est neutre, pas la société. Là vivent les croyants aussi, dans un pluralisme actif ", a commenté l'archevêque.

P.G.

Catégorie : Belgique

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