Mgr Jozef De Kesel a été élu président de la conférence des évêques de Belgique par ses pairs, au cours de la session anuelle des évêques qui se déroule à Grimbergen, ces 25 et 26 janvier. Mgr de Kesel a été nommé archevêque de Malines-Bruxelles le 6 novembre dernier, et officiellement installé le 12 décembre en la cathédrale Saint-Rombaut de Malines.
Cette élection s’est déroulée conformément aux statuts de la conférence épiscopale belge, qui ont été modifiés l’année dernière. A la suite de ces changements, l’archevêque de Malines-Bruxelles ne devenait plus, de facto, président de la conférence des évêques, mais le président devait être élu par ses pairs évêques.
C’est désormais chose faite, et c’est donc bien le nouvel archevêque qui a été élu à cette fonction, au cours de la session annuelle des évêques de Belgique, qui se déroule ces 25 et 26 janvier à Grimbergen. Au cours de cette session, les évêques ont également élu deux vice-présidents, en l’occurrence Mgr Guy Harpigny, évêque de Tournai, et Mgr Johan Bonny, évêque d’Anvers.
Avec Mgr Herman Cosijns, secrétaire sénéral, le président et les vice-présidents constituent le Conseil permanent de la Conférence épiscopale.
Au cours de cette session, qui se termine aujourd’hui, les évêques ont par ailleurs procédé à un examen et à une évaluation du fonctionnement de la conférence épiscopale, comme nous l’avons appris auprès de son attaché de presse, le Père Tommy Scholtes. Les évêques ont également entendu les canonistes Joris De Jong et Jean-Pierre Lorette, sur la question des nouvelles dispositions canoniques relatives aux procédures en nullité de mariage.
Les évêques ont également entendu une intervention de NNSS. Johan Bonny et Luc Van Looy, qui représentaient les évêques belges lors du synode sur la famille, à Rome, l’année dernière. Si nos évêques attendent l’exhortation post-synodale que le pape François devrait sans doute publier prochainement, ils ont déjà voulu échanger, au cours de leur rencontre, sur le suivi et le soutien pastoral à apporter aux familles, à la suite du synode.
Primauté de l’archevêque métropolitain
L’élection de Mgr De Kesel comme président de la conférence épiscopale, si elle peut sembler « logique », n’allait donc pas de soi. En effet, à la suite de certains changements intervenus dans les statuts de la conférence épiscopale belge, ce n’est plus l’archevêque de Malines-Bruxelles, qu’on appelle parfois « primat de Belgique », qui le devient automatiquement.
Si ce titre de « primat », officiellement, ne correspond pas à une fonction canonique précise, il est par contre exact que, dans l’Eglise latine, l’archevêque dit « métropolitain » exerce une certaine primauté sur les autres évêques de ce que l’on appelle une province ecclésiastique. Dans notre pays, la province ecclésiastique est, en pratique, identique au territoire de la Belgique, qui se compose de huit diocèses, dont l’archidiocèse de Malines-Bruxelles. Dans d’autres pays, comme la France par exemple, ce n’est pas le cas: le territoire français regroupe plusieurs provinces ecclésiastiques.
Cette structure de l’Eglise, très ancienne, est quelque peu tombée en désuétude dans l’Eglise dite latine, contrairement aux Eglises d’Orient, où le métropolitain possède une primauté plus importante que chez nous. Dans l’Eglise d’Occident, les conférences épiscopales ont, en quelque sorte, pris le pas sur les provinces ecclésiastiques en terme de primauté, celle-ci étant cependant limitée. Cela dit, vu le souhait du pape François de « décentraliser » davantage l’autorité dans l’Eglise, y compris une certaine autorité doctrinale, la primauté liée à la fonction de président de conférence épiscopale pourrait être amenée à augmenter en proportion.
Si Mgr De Kesel n’avait pas été élu président de la Conférence des évêques belges, on aurait pu assister à cette situation, inédite en Belgique, où l’archevêque métropolitain n’est pas… le même évêque que le président de la conférence épiscopale. Situation qui pourrait se produire à l’avenir, sans que cela porte à de réelles conséquences sur la vie de l’Eglise dans notre pays.
Photo: Les évêques de Belgique en session à Grimbergen, ce 26 janvier 2016.