Muriel Blondeau, au service de l’Eglise par la narration visuelle


Partager
Muriel Blondeau, au service de l’Eglise par la narration visuelle
(c) Muriel Blondeau
Par Manu Van Lier
Journaliste de CathoBel
Publié le - Modifié le
3 min

Jusqu'au 20 décembre, l'artiste Muriel Blondeau expose à la maison de la culture de Tournai. Le dessin lui permet d'exprimer sa vocation «au service de l’Eglise» au même titre que la religieuse qui prie dans sa chapelle.

(c) Muriel Blondeau

(c) Muriel Blondeau

Diplômée de l’Ecole Supérieure des Arts Plastiques et Visuels de Mons et titulaire d'un Master de l'école ARTS2, Muriel Blondeau, qui enseigne depuis des années les Arts Plastiques à la Haute Ecole de la Communauté Française de Tournai et de Mons, se définit volontiers comme une «narratrice visuelle». La BD, l’illustration, le dessin, la gravure et depuis peu la «photo dessinée», sont les formes d’expression choisies par Muriel Blondeau qui vient de présenter son nouveau travail «Eaux de là» lors d’une exposition à la Maison de la Culture de Tournai. «Il s’agit en fait d’une exploration des récits de Saints patrons de la mer sous la forme de photos dessinées», explique Muriel Blondeau. «Je me suis penchée sur la vie d’une vingtaine d’entre eux et j’ai été surprise de la richesse de ces récits qui, à première vue, peuvent sembler très farfelus.» Une exposition sous le signe de la mer et de ses matelots qui est complétée par un livre «Eaux de là» reprenant les photos dessinées (Saint Elme, Stella Maris, Jonas et la Baleine...) ainsi que leur «texte-amusette». Cette exposition «marine» tournera l’an prochain à Valenciennes et à Paris (sans doute dans les salles prestigieuses du Collège des Bernardins!) et reviendra en 2017 à l’Aquarium-Muséum de Liège.

Plonger

L’eau, la mer, une évidence pour Muriel Blondeau, plongeuse brevetée, qui lie intrinsèquement ce milieu liquide à son expression créatrice. «Quand je plonge et qu’immobile, je laisse la surface de l’eau tracer une séparation bien étrange sur les verres de mon masque, je me dis que dessiner c’est demeurer là, à la frontière de l’air et de l’eau, du connu et de l’inconnu. Quand je veux dessiner, j’aspire l’air, les odeurs, les couleurs du terrestre et puis je plonge et je ne reconnais plus rien, je vole contemplant le bleu sans lumière et sans fond, je suis un oiseau aquatique», poursuit Muriel. L’eau mais aussi l’air puisque la dessinatrice a démarré des cours de pilotage, tout en initiant un nouvel ouvrage sur la pionnière de l’aviation Amélia Farhart, première femme, de nationalité américaine, à avoir traversé l’Atlantique en 1928.

Le dessin comme une prière

(c) Muriel Blondeau

(c) Muriel Blondeau

Profondément croyante et, de son aveu même, touchée par la grâce de Marie qui l’a fait quitter, dans la douleur à 18 ans, le milieu familial protestant qui a bercé toute son enfance, Muriel Blondeau nous confie que depuis, sa Foi «imprègne tout, mon dessin devenant de la sorte bien souvent une prière». A la suivre, le meilleur service qu’elle peut rendre à l’Eglise «est d’être fidèle à sa vocation qui est, pour moi, le dessin». «Au même titre qu’une religieuse qui prie dans sa chapelle ou qu’un chef de chorale en train de faire répéter des chants, je suis là où le Bon Dieu m’attend, là où je suis moi-même et où je peux donner ce meilleur de moi-même.» Muriel Blondeau ne dessine plus aujourd’hui de livres «religieux» ou d’Art Sacré «mais l’expression de ma Foi - et c’est au lecteur d’en faire l’expérience - est sous-jacente, tout entière dans mon dessin.»

Bestiaire médiéval

L’engagement spirituel de Muriel Blondeau se concrétise également, chaque mois, dans des rencontres de prière, de partage au sein d’une «Communauté Collégiale Chrétienne» (Fondation Pax Vobis). Après les univers marin et aérien, la dessinatrice de Cambron-Saint-Vincent (entité de Lens), qui a aussi créé sa propre maison d’édition «La queue qui remue le chien» et publié chez Casterman «Monstrueuse parade» (avec son mari Philippe Foerster) et chez Glénat en solo «Margot la folle», entend revisiter le bestiaire du Moyen Age en s’inspirant des récits de la «Légende Dorée» du dominicain Jacques de Voragine.

Hugo Leblud

 

Catégorie : Eglise Belgique

Dans la même catégorie