Ce lundi 30 novembre, un accord est intervenu entre les autorités compétentes et Electrabel, permettant une prolongation de la vie de ces centrales nucléaires. Des associations environnementales dénoncent quant à elles une "gestion aberrante" du gouvernement fédéral.
"La prolongation, pour 10 ans, de Doel 1 et 2, après confirmation d'une exploitation sûre, entraîne une amélioration considérable des prévisions en matière de sécurité d'approvisionnement en électricité de la Belgique pour les années à venir", a réagi ce mardi Febeliec, la fédération belge des consommateurs industriels d'électricité et de gaz naturel.
"En outre, nos autorités compétentes gagnent du temps pour atteindre un consensus sur une vision énergétique pour le moyen et le long terme, ce qui est important pour la confiance des investisseurs, tant producteurs d'électricité que consommateurs", a indiqué Febeliec. "Cette décision permettra par ailleurs aux prix de l'électricité dans notre pays de s'aligner plus facilement sur ceux des pays voisins, grâce à la réduction de la pénurie structurelle qui prévalait au niveau de la production. Ceci est une bonne chose pour la position compétitive de notre industrie", a encore ajouté la fédération, qui rappelle que "les centrales nucléaires n'émettent que très peu de CO2".
Febeliec "insiste toutefois pour que nos autorités s'attellent à développer rapidement une vision énergétique pour le long terme, surtout en vue de la fermeture de toutes nos centrales nucléaires entre 2023 et 2025."
Greenpeace, Inter-Environnement Wallonie (IEW), Bond Beter Leefmilieu (BBL) et le WWF ont, quant à elles, réagi très négativement à cette décision. Elles regrettent la décision du gouvernement fédéral de prolonger la durée de vie des réacteurs 1 et 2 de la centrale de Doel. "En agissant de la sorte, le gouvernement décide de faire une croix sur nos investissements futurs dans les énergies renouvelables et les économies d'énergie", déplorent les associations environnementales dans un communiqué de presse commun diffusé ce mardi.
Les quatre associations soulignent le mauvais signal que constitue cette annonce le jour même où s'ouvre la plus grande conférence internationale jamais organisée sur le climat, à Paris. Greenpeace, IEW, BBL et WWF craignent par ailleurs que les énergies renouvelables soient sacrifiées sur l'autel de l'accord avec Electrabel. "Il est fort probable que cette gestion aberrante conduise à l'arrêt forcé de nombreuses éoliennes du fait d'une production excédentaire", écrivent-elles alors que le redémarrage des réacteurs nucléaires de Doel 3 et Tihange 2 a, par ailleurs, été annoncé il y a une dizaine de jours.
"Les organisations environnementales vont utiliser tous les moyens à leur disposition pour contrer cette décision. La prolongation de Doel 1 et 2 ne tient absolument pas la route d'un point de vue juridique", prévient Greenpeace. Les quatre organisations concluent en rappelant que les centrales nucléaires n'ont "pas constitué un modèle de fiabilité" au cours des dernières années, ce qui souligne le choix "insensé et irresponsable" du gouvernement.
Source: Belga
