Une dizaine de milliers de personnes ont participé à la Marche pour le climat hier à Ostende. Coïncidence ou pas, cette manifestation intervenait juste après l'accord, enfin trouvé par la Belgique, pour ses objectifs climatiques.
Plus de 10.000 personnes se sont retrouvées hier à Ostende à l'occasion de la Marche pour le climat. Ils y ont notamment fait retentir l'alarme pour l'environnement. Pour cela, les manifestants avaient amené avec eux tout ce qui peut faire du bruit (notamment des cloches et des sirènes) pour une alarme de niveau 4. De quoi "réveiller" les décideurs et les inciter à mener une politique environnementale ambitieuse et efficace, a expliqué Natalie Eggermont du Climate Express.
Les marcheurs ont formé une chaîne humaine sur la plage, portant un long ruban rouge le long de la mer, le ruban symbolisant ici la ligne rouge que les politiques ne peuvent pas dépasser. Ils se sont ensuite rendus d'Ostende à Mariakerke, pour exposer leurs revendications notamment en faveur du "Zéro émission", du "100% renouvelable", et d'un accord ambitieux lors de la conférence climatique COP21 à Paris.
Enfin, un accord!
Cette manifestation, initialement prévue à Paris, intervenait juste après l'accord trouvé par la Belgique quant au partage des objectifs climatiques. Tout le monde pensait que cet accord serait prêt pour l'ouverture de la Conférence sur le climat de Paris et qu'il aurait accompagné Charles Michel lors de son intervention à cette COP21. Mais il a fallu attendre encore quelques jours pour que les quatre ministres belges du Climat voient leurs propositions agréées par leur gouvernement respectif. C'est donc un soulagement, après 8 ans de négociations et six semaines d’intenses tractations.
Le contenu de cet accord prévoit pour la réduction des gaz à effet de serre, une baisse de 15% d'ici 2020 par rapport à 2005. Ce sujet était peu controversé et la répartition entre les trois entités fédérées n'a pas posé de problème. Concernant la part de l'énergie renouvelable en 2020, elle a été fixée à 13% de la consommation énergétique finale. Dans le détail, la Flandre devrait économiser plus de 2 millions de tonnes d’«équivalent pétrole» et la Wallonie plus de 1,2 Mt.
Sur la délicate question du partage de la vente de quotas de CO2, la tâche fut plus ardue. Cette manne financière, qui résulte de ce qu'il faut bien appeler des droits à polluer qu'achètent certaines entreprises, représente 326 millions déjà disponibles. Le fédéral en récupérera 10%, la Flandre 53%, la Wallonie 30% et Bruxelles 7%. Et pour l’argent à venir (environ 190 millions par an), cette proportion est quasiment inchangée.
Enfin, les 50 millions promis par la Belgique pour l’effort international aux pays pauvres victimes des changements climatiques seront partagés moitié-moitié entre le fédéral et les autres entités. Et entre celles-ci: la Flandre devra débourser 14,5 millions d’euros, la Wallonie 8,25 millions d’euros et Bruxelles 2,25 millions d’euros.
P.G. (avec Le Soir)